Sur les sujets environnementaux, le maire de Cébazat revendique des actions variées et concrètes, notamment en faveur du vélo et de la nature en ville.
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Les principaux points à retenir
- Flavien Neuvy reconnaît la dégradation environnementale de la planète, même s’il insiste sur les bons résultats obtenus ces dernières décennies par la France. Selon lui, il est capital de miser sur la technologie et l’innovation pour nous en sortir. Notamment de par son expérience africaine, il combat fortement toute idée de décroissance et de réduction des libertés individuelles.
- Pour la mobilité, il fait le distinguo entre les mobilités douces en ville, qui vont dans le sens de l’histoire (particulièrement dans les grandes métropoles), et l’usage nécessaire de la voiture en zone rurale et péri-urbaine, à défaut d’autre moyen de transport satisfaisant. Il insiste donc sur le risque d’une “fracture automobile”, et ne croit pas en l’abandon de la voiture individuelle, même en centre-ville.
- Néanmoins, il souhaite favoriser le développement du vélo à Cébazat et dans la métropole clermontoise. Malgré les difficultés, notamment en termes de changement de point et vue et d’usage des habitants, il affirme sa “volonté politique” dans ce dossier. Au niveau métropolitain, il voit le Schéma cyclable comme une “épine dorsale” sur laquelle les différents maires doivent greffer d’autres axes de mobilité douce.
- L’autre sujet environnemental de Flavien Neuvy concerne la nature en ville. Il a beaucoup investi sur la présence des arbres à Cébazat, notamment via les parcs, et l’entretien du Bédat, la rivière locale – largement “naturalisée”. Il a organisé des actions éco-citoyennes auprès de la population, comme du ramassage de déchets, de la sensibilisation à la biodiversité ou encore un budget participatif. Enfin, il milite pour un classement Espace Naturel Sensible des Côtes de Clermont.
- Sensible à l’eau de par son expérience africaine personnelle, Flavien Neuvy souligne les travaux qu’il avait fait faire sur le réseau d’eau potable ou d’assainissement, avant que ces compétences ne soient basculées à la Régie métropolitaine. Selon lui, il n’y pas de problème majeur de l’eau sur le département.
- Enfin, il reconnaît que le “monde d’avant” risque fort de revenir après la pandémie, avec une frénésie d’achat et d’investissement, logique selon lui car cela correspond à la nature humaine. Néanmoins, il souhaite faire évoluer la conception des risques systémiques au plan communal en y intégrant le risque de pandémie.
L’intervenant : Flavien Neuvy
Maire de Cébazat ; vice-président à Clermont Auvergne Métropole en charge du Schéma cyclable ; conseiller départemental ; économiste ; directeur de l’observatoire Cetelem
Avant de faire sa carrière en France métropolitaine, Flavien Neuvy a vécu 18 ans en Afrique, notamment à Madagascar et au Burkina Faso. Il reconnaît que cette expérience, à la fois des régimes politiques (beaucoup étant encore d’inspiration communiste – dans les années 1980) et des modes de vie, lui a conféré une volonté de défendre les libertés individuelles et de respecter les ressources, notamment l’eau.
De retour en France, il prend de nombreux postes à la fois dans le public et le privé : directeur de l’Observatoire Cetelem – au titre duquel il intervient sur plusieurs plateaux télévisés nationaux – économiste, responsable du “Market Intelligence” chez BNP Paribas Personal Finance, professeur associé à l’ESC Clermont, il se déclare “passionné par les évolutions du monde du commerce, des marchés automobiles dans le monde et des comportements de consommation.”
Dans la sphère publique, il est également conseiller départemental (réélu en 2021), membre du bureau national de l’UDI, et maire de Cébazat. Enfin, au niveau de Clermont Métropole, il est vice-président en charge du Schéma cyclable.
Contacter Flavien Neuvy par e-mail : flavien.neuvy [chez] cebazat.fr |
Crédit photo : Flavien Neuvy (DR)
Accès direct aux questions
- Vous êtes maire de Cébazat mais aussi économiste et président de l’observatoire Cetelem. Avec ces différents angles de vue, quelle est votre opinion sur l’enjeu de la transition écologique ?
- C’est la notion de décroissance à laquelle vous vous opposez fortement …
- En réponse, vous militez pour préserver les libertés individuelles …
- Comment voyez-vous l’état de l’environnement dans le pays, aujourd’hui ?
- D’où vous vient cet engagement pour l’environnement – que vous revendiquez – et cette approche plutôt “libérale” (au sens intellectuel) ?
- Quelle est votre méthode de travail pour défendre vos idées ?
- Au niveau des sujets de terrain, vous participez à de nombreux plateaux télé sur l’automobile en tant que président de l’observatoire Cetelem. Est-ce pour vous le moyen principal de la mobilité de demain ?
- Quel pronostic faites-vous sur le type d’énergie utilisée en mobilité ?
- Vous êtes notamment Vice-président en charge du Schéma cyclable à Clermont Métropole. Où en est-on de ce côté ?
- Y a-t-il néanmoins une forme d’accompagnement pour les maires volontaristes au regard des aménagements cyclables ?
- Comment les habitants de Cébazat accueillent-ils les aménagements que vous réalisez en mobilité douce ?
- Un des enjeux environnementaux de Cébazat concerne les Côtes de Clermont. Quelle est votre position à ce sujet ?
- Mais les PLU ont vocation à être remplacés par le PLUI, au niveau métropolitain …
- Vous croyez donc en des mesures environnementales prises au niveau local ?
- Avez-vous des exemples d’actions auprès des habitants, voire d’initiatives citoyennes, à Cébazat ?
- L’eau est-elle un sujet de préoccupation pour vous ?
- Enfin, en supposant que l’on soit en train de sortir de la pandémie, quelle leçon tirez-vous de ce moment historique ?
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Tout cela à la Soirée Tiko 2024, jeudi 5 décembre à 18h à la Baie des Singes ! On s’y retrouve ?
Vous êtes maire de Cébazat mais aussi économiste et président de l’observatoire Cetelem. Avec ces différents angles de vue, quelle est votre opinion sur l’enjeu de la transition écologique ?
Déjà, je n’aime pas beaucoup cette expression, car elle est utilisée à tort et à travers (…), même si elle sonne bien. Je préfère parler de “protection de l’environnement”, ou de “préservation de la planète”.
Cela dit, certains théoriciens collapsologues considèrent que croissance et protection de l’environnement sont antinomiques. Et, qu’à partir du moment où l’on fait de la croissance économique, c’est forcément au détriment de la planète, de la biodiversité et des ressources.
Je pense que ce qui va nous en sortir, c’est le progrès technique, la science et l’innovation.
Moi, je pense exactement le contraire. Effectivement, la planète est en difficulté et il y a besoin de préservation générale – même si ce n’est pas en France que cela se joue. Je pense cependant que ce qui va nous en sortir, c’est le progrès technique, la science et l’innovation. Je crois beaucoup à la capacité de l’homme à inventer, à créer et à innover.
C’est principalement en tant qu’économiste et directeur de l’Observatoire Cetelem que Flavien Neuvy intervient sur les plateaux télévisés / Vidéo BFMTV
C’est la notion de décroissance à laquelle vous vous opposez fortement …
On ne va pas revenir sur nos modes de vie. La décroissance, qui peut paraître comme une solution inévitable pour préserver les ressources, (…) c’est [en fait] moins de richesses, un appauvrissement de nos vies. Je ne pense pas que ce soit le sens des choses et de l’histoire.
Aujourd’hui, ceux qui vivent dans la pauvreté n’aspirent qu’à une chose : en sortir. Et on fait croire, au nom de la protection de la planète, que la solution serait un appauvrissement généralisé ! Je n’y adhère pas une seule seconde. Et je suis convaincu que la croissance verte, le génie humain, nous sortiront d’affaire.
En réponse, vous militez pour préserver les libertés individuelles …
Je me souviens d’une parlementaire de la France Insoumise, qui disait [lors d’un événement] très tranquillement « si c’est pour sauver la planète, il faut accepter l’idée de restreindre les libertés individuelles ». [Pour moi], c’est le chemin vers une forme de totalitarisme, où l’on va expliquer aux gens combien de fois il faut qu’ils mangent de viande par jour, etc. C’est pour ça que je combats ces idées de toutes mes forces !
Comment voyez-vous l’état de l’environnement dans le pays, aujourd’hui ?
En France, si on prend les rapports du ministère de la transition écologique, la qualité des cours d’eau, la protection des forêts, la qualité de l’air ne cessent de s’améliorer. Sur 20 ans, on peut prendre tous les polluants, on est sur -40 à -80 % pour les métaux lourds. Donc, d’un point de vue environnemental, en France, les choses ne cessent de s’améliorer. C’est même spectaculaire !
Et ce qui m’agace beaucoup c’est qu’on est actuellement dans une bulle politico-médiatique qui veut nous faire croire que ça va de moins en moins bien alors que c’est le contraire…
D’où vous vient cet engagement pour l’environnement – que vous revendiquez – et cette approche plutôt “libérale” (au sens intellectuel) ?
J’ai vécu 18 ans en Afrique, dans des pays communistes ou en révolution. Ça a marqué mon enfance. Or, cette idéologie a «capturé» à un moment [de l’histoire] la moitié de l’humanité, avec l’espoir d’un avenir meilleur. Ils ont sincèrement cru à cela, où j’ai vécu, à Madagascar, au Burkina Faso …
En ce temps, un individu qui émettait des réserves, des critiques contre le processus révolutionnaire devenait un “ennemi du peuple” dont il fallait se débarrasser. Aujourd’hui, pour certains écologistes radicaux [en France], vous remplacez “peuple” par “planète” et c’est la même chose …
J’ai également une sensibilité particulière sur l’eau. J’ai vécu au Sahel pendant 4 ans : la pénurie d’eau n’est pas un concept pour moi, c’était une réalité. A Ouagadougou, quand on ouvrait le robinet, l’eau était souvent coupée ou marron, en tous cas à filtrer. Quand je suis revenu en France à mes 18 ans, j’étais émerveillé d’avoir de l’électricité tout le temps … et surtout de l’eau potable au robinet, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit ! C’est un trésor qu’on ne mesure pas.
Quelle est votre méthode de travail pour défendre vos idées ?
Du point de vue politique, comme je ne suis pas “écologiquement correct”, ça nécessite de ma part de connaître un minimum les dossiers. Sinon, je serai facilement attaquable. Or, sur l’environnement, il faut travailler les sujets, se documenter avec beaucoup de textes de lois et d’études qu’il faut digérer. C’est une évidence.
Exemple au niveau du Conseil métropolitain de Clermont, avec le vœu sur la fermeture des lignes aériennes intérieures lorsqu’il y a une liaison en train de moins de 2h30 : j’étais le seul à dire que c’était une bêtise de supprimer ces [liaisons] … Et quand je dis ça, je m’expose, j’assume mes convictions. Donc il faut que je prépare mon argumentation, et les chiffres qui vont avec.
Sur l’environnement, il faut travailler les sujets, se documenter avec beaucoup de textes de lois et d’études qu’il faut digérer.
D’une manière générale, j’aime le débat d’idées, je défends mes opinions avec conviction et j’essaye de le faire de manière objective. parce que c’est une question de crédibilité.
Au niveau des sujets de terrain, vous participez à de nombreux plateaux télé sur l’automobile en tant que président de l’observatoire Cetelem. Est-ce pour vous le moyen principal de la mobilité de demain ?
En fait, quand il ne pleut pas, je suis un vélotaffeur ! J’adore ça, et je ne suis pas un défenseur ni un procureur de [l’automobile]. D’ailleurs, le sens de l’histoire, dans les grands centres urbains, c’est un recul progressif de la place de la voiture dans les mobilités quotidiennes. A Paris, la part modale de la voiture diminue : avec une saturation du trafic, une qualité de l’air dégradée, il faut faire plus de place pour les mobilités actives – marche et vélo.
Pourtant, il y a une “fracture automobile” entre les grandes métropoles (Paris, Lyon, Lille, Marseille) qui vont avoir de nouvelles formes de mobilité … et les 50% de la population française qui vit dans des villes de moins de 10 000 habitants, et donc dans des zones péri-urbaines ou rurales.
Dans ces cadres de vie, la voiture permet de vivre, tout simplement : aller faire ses courses, aller à l’école, etc. Et, souvent, l’alternative est très dégradée, avec un temps de transport [en commun] trop long. La voiture individuelle n’a donc pas vocation à disparaître car elle offre un service inégalable jusqu’à présent dans ces zones-là.
La voiture individuelle n’a pas vocation à disparaître [des zones rurales et péri-urbaines] car elle offre un service inégalable jusqu’à présent.
Cela dit, même en centre-ville, il y aura moins de voiture dans les usages quotidiens. Pour autant, (…) certains pensent que la voiture individuelle n’existera plus et qu’il y aura que du covoiturage, des pools de voiture partagées, et que plus personne ne possédera sa voiture. Je n’y crois pas du tout.
Quel pronostic faites-vous sur le type d’énergie utilisée en mobilité ?
Aujourd’hui, on assiste à un pari sur le tout électrique – c’est un choix européen – mais ça n’a pas de sens, selon moi. Le bon sens voudrait qu’il y ait plus de voitures électriques dans les grandes métropoles pour des raisons de qualité de l’air, bien évidemment. Mais avoir une voiture diesel en Creuse ne pose aucun problème ! Hélas, dans ce pays et en Europe en général, il n’y a pas de place pour la nuance.
Vous êtes notamment Vice-président en charge du Schéma cyclable à Clermont Métropole. Où en est-on de ce côté ?
On a du retard sur l’utilisation du vélo au quotidien, c’est qu’il faut qu’on accélère le déploiement du Schéma cyclable : on va essayer de le terminer d’ici 6 ans. Bien sûr ce n’est pas facile, et les associations de vélo disent que ça n’avance pas. C’est le jeu habituel …
Je rappelle que le Schéma Cyclable qui a été voté, ce sont 365 kilomètres de voies cyclables pour 30 millions d’euros. Cependant, c’est une “colonne vertébrale” … car il y a d’autres choses à mettre en place dans les communes. En l’occurrence, pour le vélo, il est nécessaire que les villes complètent le Schéma avec d’autres infrastructures comme des pistes cyclables.
C’est ce que je vais faire à mon niveau à Cébazat. Mais, en tant que Vice-président de la Métropole en charge du Schéma Cyclable, je ne veux pas porter ces sujets dans les autres communes : parce que ce sont les communes qui paient les aménagements de voirie , et c’est donc aux maires et à leurs équipes de décider de leurs propres aménagements.
Y a-t-il néanmoins une forme d’accompagnement pour les maires volontaristes au regard des aménagements cyclables ?
Oui bien sûr. Si un maire décide de faire un aménagement cyclable à un endroit, il y a ce qu’on appelle un “guide technique” selon le trafic, la voirie et quelle infrastructure est préconisée (bi-directionnelle, bande cyclable, voie verte …). Ensuite, les services de la Métropole auront leur mot à dire sur l’aspect technique, mais l’impulsion politique partira toujours du maire, pour des raisons de financement et de responsabilité politique.
Comment les habitants de Cébazat accueillent-ils les aménagements que vous réalisez en mobilité douce ?
De mon côté, j’ai fait du vélo une priorité à Cébazat : c’est mieux pour la santé, et nous avons une géographie qui s’y prête [la ville est plutôt plate]. Il faut donc qu’on arrive à développer la pratique du vélo.
La limite de l’exercice est qu’on aura beau faire des pistes cyclables, un plan vélo communal avec des places de vélos (…), qu’on aura beau inciter les gens à acheter des vélos électriques, (…) on ne peut pas obliger les gens à faire des choses qu’ils ne veulent pas faire. En tous cas, la volonté politique est là !
Il est nécessaire que les villes complètent le Schéma cyclable avec d’autres infrastructures.
Rappelons que, quand on réalise des aménagements de pistes cyclables, on ne fait que des mécontents. Avec 2% de part modale du vélo [aujourd’hui à Clermont], si on est bon, dans quelques années on sera à 5% … Mais il y aura encore 95% de gens qui se déplaceront autrement.
Et donc, quand on fait une piste cyclable et qu’on supprime des places de stationnement, les commerçants ne sont pas contents ; quand on réduit la voirie [automobile], on fait des automobilistes mécontents, des chauffeurs de bus mécontents, etc.
Un des enjeux environnementaux de Cébazat concerne les Côtes de Clermont. Quelle est votre position à ce sujet ?
Pour moi, c’est un espace naturel à protéger : de la construction par le biais des différents PLU [Plan Local d’Urbanisme] (…) mais, plus globalement, je pense qu’il ne faut rien faire, et laisser la place à la nature. On a une sorte de poumon vert au cœur de la métropole : n’allons pas y mettre des panneaux photovoltaïques, c’est une bêtise invraisemblable !.
Ce qu’on pourrait faire, si on doit agir, c’est surveiller cet espace: éviter les dépôts sauvages, les motocross … Il faut donc classer les Côtes en Espace Naturel Sensible.
Par ailleurs, nous avons révisé le PLU à Cébazat. On est passé de 65 hectares constructibles à 15 hectares, ce qui a divisé par 5 les surfaces à urbaniser … Donc je pense que l’on a fait le travail [de préservation des espaces non-bâtis].
Mais les PLU ont vocation à être remplacés par le PLUI, au niveau métropolitain …
Le PLU [communal] est voté pour 10 ans.. Cette réforme du PLU en PLUI est voulue par la haute administration, qui considère que les maires et les fonctionnaires territoriaux sont des incapables sans vision de l’intérêt général. [Pourtant], il faut que les communes et leurs élus gardent une autonomie de décisions !
En outre, les maires sont légitimes [démocratiquement] pour représenter leur commune. En transformant les PLU en PLUI, le législateur a dépossédé les assemblées municipales d’un pouvoir essentiel et l’a transféré à une instance à la légitimité démocratique très faible. Moi, je n’accepte pas l’idée que la métropole décide pour Orcines ou Cébazat ou Cournon …
Il faut que les communes et leurs élus gardent une autonomie de décisions !
J’estime que, plus on est proche du terrain, plus on est à même de prendre les bonnes décisions. Le problème est qu’on a assisté, avec la complicité des gouvernements successifs depuis la loi Notre, à l’essor d’une vision technocratique, et à une recentralisation de notre pays.
Vous croyez donc en des mesures environnementales prises au niveau local ?
La protection de la nature peut se jouer en local, bien sûr ! Mais ce ne sont pas les mesures prises au niveau [de la commune] qui sauveront la planète. Cela dit, ça n’implique pas qu’il ne faille rien faire. C’est pourquoi mon cheval de bataille, en local, ce sont des actions concrètes, non punitives, et qui [ont des effets sur] l’environnement.
Avez-vous des exemples d’actions auprès des habitants, voire d’initiatives citoyennes, à Cébazat ?
La ville a lancé en 2020 un budget éco-participatif local. On y a souhaité que des projets nous soient soumis par les citoyens mais que ce soit la ville qui les réalise (…) Nous avons ainsi retenu une dizaine de projets qui s’inscrivent dans la préservation du patrimoine et du cadre de vie. Par exemple, un projet pour protéger la biodiversité en installant des nichoirs à oiseaux dans les parcs de Cébazat, avec un budget sur deux ans.
En outre, dans le précédent mandat, on s’est attaqué au gaspillage alimentaire dans les cantines. (…) On a notamment mis en place une journée éco-citoyenne avec une série de programmes, de conférences, d’activités, d’ateliers de sensibilisation [sur ce sujet], et de lutte contre les dépôts sauvages.
Lors de cette journée, il y a également eu un volet pédagogique [sur la biodiversité], avec la réintroduction des truites dans le Bédat avec les enfants. Cela les a sensibilisés à la nécessité d’avoir une rivière en bonne santé. (…) Le fait d’avoir un cours d’eau est une chance inouïe. ça change la vie !
L’eau est-elle un sujet de préoccupation pour vous ?
Quand on avait encore la compétence communale [avant la bascule à la Régie Métropolitaine], j’avais fait faire des travaux importants pour la qualité des réseaux et diminuer les fuites d’eau.
D’une manière générale, je pense que la ressource en eau est bien gérée, au niveau de la Métropole ou au niveau du Département. Même si l’on a connu des étés de stress hydrique, on ne manque pas d’eau par rapport à d’autres départements du Sud de la France.
Enfin, en supposant que l’on soit en train de sortir de la pandémie, quelle leçon tirez-vous de ce moment historique ?
Je ne sais pas ce que l’histoire retiendra de cette période, avec une crise sanitaire qui met le monde à l’arrêt. En économie, on appelle ça un choc de type “cygne noir”, et il est difficile d’en mesurer les conséquences à long terme. Est-ce que ça va changer des choses ? Le monde est déjà reparti comme avant : la Chine tourne à plein régime, les Etats-Unis déploient leur plan de relance, les gens vont consommer comme avant , prendre l’avion, acheter des voitures … La notion de plaisir, de confort repart quand les gens ont les moyens de le faire.
L’inimaginable devient possible dans le monde dans lequel on vit. Ça en appelle à l’humilité.
Cela dit, de notre côté, nous allons revoir notre PCS [Plan Communal de Sauvegarde] pour y intégrer le risque de pandémie. Peut être que l’on réfléchira à avoir un stock permanent de masques, de gel hydro alcoolique … En tous cas, l’inimaginable devient possible dans le monde dans lequel on vit. Ça en appelle à l’humilité.
Pour aller plus loin (Contenus proposés par Flavien Neuvy) : Comprendre – lire “La grande parade” de Jean-François Revel Agir – s’engager en politique ! |
Retour sur quatre acteurs locaux engagés, point sur Tikographie, sortie du recueil “l’année tiko 2024”, message de notre ennemi juré, buffet végé…
Tout cela à la Soirée Tiko 2024, jeudi 5 décembre à 18h à la Baie des Singes ! On s’y retrouve ?
Propos recueillis le 3 juin 2021, mis en forme pour plus de clarté puis relus et corrigé par Flavien Neuvy. Crédit photo de Une : éditeur