J’ai eu beaucoup de réactions à mon entretien du samedi 12 mars avec la direction RSE de Volvic . Au-delà de commentaires très durs sur les réseaux sociaux, portant sur le contenu, j’ai été marqué par un retour de confrère journaliste qui s’est demandé s’il ne s’agissait pas d’un publi-reportage.
Pas de revenu en provenance des entreprises
Déjà, la réponse est non : je ne fais aucun publi-reportage sur Tikographie. Plus généralement, Tikographie s’auto-finance (hé oui, pour l’instant du moins), donc il n’y a aucune source de revenu tierce à ce jour, ni publi, ni sponsoring, ni abonnement. Cela va évoluer à la marge dans les semaines à venir – je vais tester du “tipping”, je vous en parlerai plus longuement à partir de juin – mais je suis vraiment opposé à du financement d’annonceurs potentiel, quelle qu’en soit la forme. Principalement parce que tout financement entraîne des attentes en retour, et qu’un logo d’une entreprise sur un article traitant d’écologie peut être contre-productif pour le lecteur.
Donc, aucun entretien sur Tiko n’est sponsorisé.
Un traitement équitable pour tous les entretiens
Deuxième point : tous les entretiens sont traités de la même façon. Aujourd’hui, quand je cale un entretien, il se fait en physique la plupart du temps pendant une bonne heure. Je prépare en amont différentes pistes de questions, et une relecture/correction est TOUJOURS proposée en aval, quel que soit l’interlocuteur. Et tous mes interviewés me font des retours, parfois ponctuels, parfois importants, sur le texte.
Pourquoi “tant de bruit”, pour paraphraser Shakespeare, sur cet entretien avec Volvic ? Je n’ai encore que très peu de “grandes” entreprises du territoire, c’est vrai, donc le discours est un peu nouveau dans les colonnes de Tiko – un discours très RSE, forcément, plutôt “normalisé” même si je fais la transcription textuelle de l’entretien (à partir de notes). Mais il semble que la sensation d’un publi-reportage est plus présente ici que quand j’interviewe des élus, pourtant nombreux sur Tiko.
Travailler la controverse
Enfin, comment améliorer la situation ? Comment vous éviter cette pénible impression de servir la soupe aux grands de ce territoire, ce que je peux comprendre ? Je sais que je dois m’améliorer sur la notion de “controverse”. Sans écrire un brûlot, j’aimerais effectivement avoir une approche plus pondérée, un peu plus incisive avec mes interviewés, et éviter que les retouches en aval ne “lissent” complètement le propos.
Je vais donc ajouter, rétroactivement depuis Volvic et pour les entretiens à venir, une note méthodologique précisant les points évoqués et clarifiant l’absence de sponsoring. Je vais aussi, commençant aujourd’hui, préciser à l’avance les entretiens à venir pour que vous puissiez me communiquer des questions, des angles d’attaque. Et je dois encore réfléchir à des “garde fous” lors de la relecture, que je maintiendrai néanmoins car l’entretien est une expression directe des personnes rencontrées et il me semble normal qu’elles aient un droit de regard avant diffusion (ce qui n’est pas le cas des autres contenus).
Et, à ma décharge, je vous propose un entretien par semaine, je fais le maximum pour avoir des profils variés et parfois contradictoires. C’est juste que la contradiction se voit entre plusieurs entretiens, parfois distants de quelques semaines ou mois, et pas au sein d’un entretien (même si je propose des “liens croisés” vers les textes portant un propos contradictoire). Le but n’est pas de chercher à piéger l’interlocuteur, mais plutôt de lui offrir une tribune, lue, relue et validée par lui, qui formalise un propos assumé avec le moins de “déformation journalistique” possible. Il me semble que c’est un type de contenu, s’il est pris comme tel, qui constitue une base de travail intéressante.
Mais je suis prêt à en parler avec vous 🙂