A Chamalières, Louis Giscard d’Estaing voit une “vraie logique patrimoniale dans les espaces verts”

Par

Damien Caillard

Le

Passionné par les arbres, le maire de Chamalières détaille ses nombreux axes de renaturation de sa ville. Objectif : compenser une densité urbaine exceptionnelle.

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Mon ressenti

Dans le tour des Maires de Clermont Métropole, le cas de Chamalières est particulièrement intéressant. De par sa configuration urbaine très dense, sa situation en bordure de Clermont au pied des contreforts de la Chaîne des Puys (donc avec une déclivité notable) et son profil socio-économique, la ville peut être vue comme un laboratoire d’un tissu urbain ancien et concentré face aux enjeux du changement climatique.

Si son maire, Louis Giscard d’Estaing, reconnaît cet état de fait, il mise principalement sur l’arbre et, plus généralement, la “nature en ville”, comme un axe de solution. L’élu affiche plus qu’un intérêt pour le végétal : une passion, probablement issue de son activité de gestionnaire de forêt dans le cadre de sa famille. Ainsi, à Chamalières, plusieurs initiatives existent ou sont en cours de déploiement, d’îlots de fraicheur à la valorisation de parcs existants, en passant par l’évolution du PLU pour inclure une “charte de l’arbre”.

Est-ce que ce sera suffisant ? De par sa position, sa configuration et sa densité, Chamalières peut être plus impactée par le changement climatique ou les événements météo extrêmes que d’autres communes, plus “aérées”. J’ai écouté la présentation des nombreux projets évoqués par le maire, dont certains semblent vraiment efficaces. Mais il faudrait les inclure dans une vision d’ensemble que je n’ai pas comprise, une stratégie face à l’urgence environnementale et au besoin d’une forme de résilience.

Enfin, cette vision, assumée, de l’arbre comme un élément de patrimoine, pose le risque d’un déficit d’adaptation aux situations à venir sous prétexte de ne pas changer ce qui est historique ou esthétique.

Damien

Les principaux points à retenir

  1. Chamalières est la ville la plus dense de l’ancienne région Auvergne : 18000 habitants sur 377 hectares, soit près de 5000 habitants au km carré. Cet état de fait, lié à la proximité clermontoise et le “standing” de la ville a multiplié les résidences d’habitation et l’intérêt des promoteurs. Peu protégée par la politique d’urbanisme du maire précédent, la ville a vu fleurir de nombreux immeubles qui “surdensifie” l’habitat aujourd’hui – ce que regrette Louis Giscard d’Estaing.
  2. La solution passe selon lui par la protection et la valorisation des espaces verts, d’abord sous la forme des parcelles naturelles – jardins partagés en zones inconstructibles – mais aussi par l’évolution du PLU et le lancement d’éco-quartiers. Ce bien que certaines décisions de vente ou de construction échappent au bon vouloir du maire. Ailleurs en ville, des îlots de fraicheur sont installés, une “charte de l’arbre” est élaborée pour les permis de construire, et un inventaire du patrimoine arboricole est mené avec l’ONF.
  3. La notion patrimoniale et esthétique de l’arbre est aussi fortement mise en avant par Louis Giscard d’Estaing – qui se dit inspiré par l’héritage de son père, à l’origine de la loi Littoral de 1977 qui a développé une vision patrimoniale de la nature. Avec le label “trois fleurs” obtenu par Chamalières, le travail de fleurissement et d’entretien lui est capital, d’autant plus qu’il a entraîné la fin de l’utilisation des produits phyto-sanitaires. Le parc Bargoin est notamment emblématique de cette approche. Enfin, un projet de jardin japonais dans le quartier Beaulieu lui tient à coeur, afin de donner une dimension culturelle et de lien hommes-nature à ce futur espace vert.
  4. Autour de la ville, le maire s’intéresse également à la forêt sur l’emprise du Parc Naturel des Volcans d’Auvergne. Pour le site du Colombier, une convention vient d’être signée avec le PNR présidé par Lionel Chauvin, prévoyant un aménagement complet. La ville de Chamalières est également propriétaire de 20 hectares de forêt sur les hauteurs, en partie situées à Orcines – elle valorise déjà ces parcelles grâce à l’ONF (pour la gestion) et aux Communes Forestières.
  5. Louis Giscard d’Estaing n’est pas inquiet sur la ressource en eau pour sa ville, soulignant les excédents réguliers. Là, il loue les initiatives de captages au pied du Puy de Dôme effectuée par ses prédécesseurs. Cela dit, il souhaite faire évoluer les pratiques, notamment en permettant à chacun de recueillir des eaux de pluies grâce à la facilitation de l’achat de réservoirs (dispositif Cham’Eau) et en déployant des réserves pour les services d’entretien. Enfin, il est très fier du travail de la SAUR qui gère en délégation de service public le réseau d’eau potable municipal, avec, selon lui, moins de 10% de fuites.
  6. Enfin, du côté de la mobilité, le maire explique que la ville, très dense, en partie encaissée et avec une déclivité importante dans certains quartiers, se prête peu au déploiement de pistes cyclables. Néanmoins, il insiste sur ce qu’il estime être des actions concrètes, comme le déploiement de trois – bientôt quatre – stations C-Vélo, et la pose d’arceaux. Tout en s’opposant à la volonté du projet Inspire d’aménager l’avenue de Royat en supprimant les arbres qui l’ornent sur sa longueur.

L’intervenant : Louis Giscard d’Estaing

Maire de Chamalières depuis 2005 ; vice-président à Clermont Auvergne Métropole en charge de la stratégie territoriale ; conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2016 ; chef d’entreprise ; colonel de réserve


Né en 1958 à Paris, Louis Giscard d’Estaing est le fils de l’ancien président de la république Valéry Giscard d’Estaing. Après plusieurs diplômes dans la gestion et la défense a principalement travaillé dans le secteur privé – LVMH à l’international, mais aussi dans le monde de l’édition et de la presse spécialisée où il a créé une entreprise toujours en activité. Il est également colonel dans la réserve opérationnelle de l’armée depuis 2007.

D’abord conseiller municipal de Chamalières et député en 2002, il succède à Claude Wolff à la mairie de la ville en 2005, poste qu’il occupe toujours en 2022 – malgré une triangulaire en 2020. Il poursuit en parallèle sa carrière à l’Assemblée Nationale, en tant que vice-président en 2011 et 2012, et au sein de la Commission des Finances. Il perd néanmoins son poste de député en 2012, et n’a pas réussi à reconquérir cette fonction malgré plusieurs tentatives depuis.

Au niveau régional, Louis Giscard d’Estaing est conseiller régional pour Auvergne-Rhône-alpes depuis 2015, aujourd’hui en charge de la promotion internationale. Il est aussi second vice-président de Clermont Auvergne Métropole en charge de la stratégie territoriale, de la contractualisation et des fonds européens.

A titre personnel, il s’occupe de la gestion forestière d’une parcelle de 20 hectares en Touraine et possède autant une expertise technique qu’une passion et un fort intérêt pour le rôle de l’arbre, notamment en ville. Il insiste ainsi sur la nécessité de “respecter l’arbre dans son cycle de vie”. Il est aussi impliqué dans les instances nationales du thermalisme.

Contacter Louis Giscard d’Estaing par mail : louis.giscarddestaing [chez] ville-chamalieres.fr

Crédit photo : Ville de Chamalières (DR)


Pas assez de neige, pas assez d’eau, trop de chaleur… comment les acteurs touristiques locaux s’adaptent-ils aux conséquences du dérèglement climatique ?

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Quelle est, selon vous, la spécificité de Chamalières au regard de la transition écologique ?

Il s’agit surtout de la densité : Chamalières est une commune très petite, avec une superficie de 377 hectares. Autant que l’aéroport d’Aulnat ! Sauf que nous avons 18 000 habitants sur ce territoire, soit presque 5000 habitants au kilomètre carré. Cela fait de Chamalières la commune la plus dense d’Auvergne. La Montagne avait même titré “le Hong Kong auvergnat” ! Il y a une forme de réalité derrière cette expression.

Chamalières, le “Hong Kong Auvergnat” : il y a une forme de réalité derrière cette expression.

L’autre aspect est la proximité de Clermont, l’historique de la ville avec des bâtiments parfois anciens, et une image attrayante pour les promoteurs privés qui construisent des résidences d’habitation. Je dirais que ces promoteurs se concentrent aujourd’hui principalement sur Clermont et Chamalières.

Chamalières, la ville la plus dense du département, avec presque 5000 habitants au km carré / Crédit photo : ville de Chamalières (DR)

Quelle est alors la conséquence écologique principale de cet état de fait ?

C’est une surdensification de l’habitat. Et des zones construites en général, au détriment des espaces verts. Il nous manque un “poumon vert” à Chamalières, même si nous sommes proches du Parc des Volcans bien sûr … 

Contre cette tendance, j’ai activé certains leviers. Le principal est l’évolution du PLU pour protéger de la bétonisation certaines parcelles naturelles, en ville. Je citerai notamment des anciens jardins familiaux sous l’avenue Thermale, passés en zones inconstructibles. Maintenant, il y a sur ces parcelles des jardins partagés, et deux projets d’éco-quartiers à revoir, mon objectif étant le classement en Zone Naturelle dans le futur PLUI.

Il nous manque un “poumon vert” à Chamalières

Mais le maire ne peut pas tout faire. Quand l’évêque de Clermont vend à Vinci des terrains de l’ancien séminaire, on ne peut pas s’y opposer. Et ce sont maintenant des immeubles modernes qui ont pris place à côté du cimetière de Chamalières.

Au Puy Vineux, un des jardins partagés de la ville est à la disposition des habitants / Crédit photo : ville de Chamalières (DR)

Il y a aussi les conséquences des politiques d’urbanisme et de construction, sous Pierre Chatrousse (maire de 1919 à 1967) comme sous Claude Wolff (maire de 1974 à 2005), avec par exemple ces immeubles massifs “années 60” autour du parc Montjoly. Il faut pourtant faire avec l’historique de sa commune. Et l’équilibre entre les espaces naturels et la densité urbaine est souvent délicat à trouver.

Comment valorisez-vous les espaces verts de la ville ?

Je vois en effet cette problématique comme une opportunité pour mettre en avant les espaces verts. Pour moi, il s’agit autant de présence végétale que d’esthétique paysagère : c’est pourquoi nous avons décroché le label “trois fleurs”, notamment en abandonnant très tôt l’emploi des produits phytosanitaires. La végétation ornementale qui en découle adoucit le paysage urbain dans sa dimension minérale.

La densité urbaine est une opportunité pour mettre en avant les espaces verts.

Il y a donc une vraie logique patrimoniale dans les espaces verts, mais aussi de par les arbres qui garnissent nos avenues. Pour les valoriser, nous avons élaboré une “charte de l’arbre”, qui doit désormais être prise en compte dans tous les permis de construire. Et nous avons travaillé avec l’ONF [Office National des Forêts] pour inventorier ce patrimoine arboré.

Le “zéro phyto” est en place à Chamalières, notamment dans le cadre du label “3 fleurs” décerné à la ville / Crédit photo : ville de Chamalières (DR)

Pensez-vous à des initiatives particulières en termes de nature en ville ?

Oui, par exemple la préemption d’un terrain de 1200 mètres carrés faite par la mairie vers l’avenue Aristide Briand. J’ai souhaité qu’il devienne un îlot de fraîcheur, avec des végétaux mais aussi un coin lecture. Nos services municipaux des espaces verts sont des gens passionnés, ils s’impliquent beaucoup dans ce genre de projets.

Autre exemple, les serres que nous possédons près du cimetière, qui nous permettent de cultiver nos propres fleurs – en grande partie, du moins. Mais aussi d’expérimenter des hôtels à insectes.

Enfin, il y a le parc Bargoin, limitrophe de Royat mais sur la commune de Chamalières. Il appartient au Conseil Départemental, et c’est un espace vert magnifique de 7 hectares, entièrement protégé. Nous pouvons aider à le valoriser, par exemple en facilitant son accès aval.

Et un projet dont je suis particulièrement fier : la création, en cours, d’un jardin japonais dans le quartier Beaulieu, près de la Tiretaine. Il y a là un ancien espace aménagé, “port Beaulieu”, qui a mal vieilli, dans un environnement très bétonné. Nous espérons y créer un site plus vert, esthétique, dans une logique de lien des habitants avec la nature.

L’îlot de fraîcheur aménagé non loin de l’avenue Aristide Briand est un petit espace vert conçu en réaction aux pics de chaleurs estivaux / Crédit photo : ville de Chamalières (DR)

Pourquoi cette passion personnelle de l’arbre ?

Déjà, par mon activité personnelle : je gère un groupement forestier familial en Touraine, qui m’a fait comprendre le cycle de vie de l’arbre. Et la nécessité de le respecter : un arbre met des décennies à pousser, il ne faut surtout pas les couper à la légère. C’est notamment ce que je reproche au projet Inspire sur l’avenue de Royat : il mettrait en péril le bel alignement de platanes !

Lire l’entretien : Charles-Etienne Dupont : “travailler la forêt, injecter de la naturalité”

Si l’on sort un peu de Chamalières vers l’ouest, on tombe sur le Parc Naturel Régional (PNR) des Volcans. N’est-ce pas le “poumon vert” qui manque à la ville ?

D’une certaine manière, bien qu’il ne soit pas central dans le tissu urbain … c’est pourquoi nous avons développé un projet d’aménagement du Colombier, que j’ai présenté le 24 février dernier, à l’occasion de la signature d’un partenariat avec le PNR et son président Lionel Chauvin.

Chamalières est surtout devenue la plus importante commune partenaire du PNR des Volcans. Comme la cotisation est calculée en fonction du nombre d’habitants, cela nous donne un levier important pour agir sur la question des forêts, mais aussi sur d’autres projets. Par exemple, la valorisation de la Grotte du Chien avec le PNR et l’Université, en liaison avec le classement UNESCO de la Faille de Limagne.

La signature de la convention entre la ville de Chamalières et le Parc des Volcans s’est faite le 24 février, en présence de Lionel Chauvin (en tant que président du PNR des Volcans d’Auvergne) et de Louis Giscard d’Estaing / Crédit photo : Damien Caillard, Tikographie

Enfin, la ville de Chamalières est propriétaire de 20 hectares de forêts au-dessus du stade du Colombier. Ils sont en fait situés sur la commune d’Orcines, et la gestion forestière en est déléguée à l’ONF. Enfin, pour valoriser ces terrains, nous sommes membres de l’association des Communes Forestières, ce qui nous aide à établir un plan de gestion forestier.

Lire l’entretien : Guillaume David et les Communes Forestières, pour la valorisation des forêts et de la filière bois locale

La problématique de l’eau est souvent proche de celle de la nature en ville. Quel est l’état des lieux sur Chamalières ?

Pour commencer, je suis très sensible à cet enjeu. La ressource en eau est une véritable problématique de demain, sur notre département. Chacun doit agir à son niveau, notamment en limitant les gaspillages. Nous y travaillons dans l’entretien de nos espaces verts – qui utilisent une réserve municipale de 20 000 litres – et sur l’arrêt des fontaines aux ronds-points.

Chamalières a un des réseaux de distribution d’eau les plus “performants”.

Plus largement, Chamalières a choisi de ne pas adhérer à la Régie Métropolitaine pour l’eau potable. Au contraire, nous avons renouvelé la Délégation de Service Public à la SAUR, jusqu’en 2026. J’y suis particulièrement attaché, car la SAUR fait du très bon travail. La preuve : Chamalières a un des réseaux de distribution d’eau les plus “performants”, avec moins de 10% de fuites ! Et, d’ici 2026, tous les branchements en plomb auront été changés.

Pose d’une cuve récupératrice d’eau sur le square Chartoire. Les réserves d’eau de pluie sont utilisées par les services municipaux pour l’entretien des plantes et pelouses / Crédit photo : ville de Chamalières (DR)

Etes-vous inquiet sur la ressource en eau malgré tout ?

Pas vraiment, puisque nous avons la chance d’être excédentaires en eau, même lors des récentes sécheresses. C’est dû aux sources qui nous alimentent, aux captages que mes prédécesseurs avaient réalisé sur Orcines, Mazayes, Ceyssat … et ces captages sont naturellement très bien alimentés : la source “Chez Pierre”, sur le plateau, dispose d’un mètre de pluie par an !

Mais il faut néanmoins sensibiliser à la préservation de la ressource. Le projet Cham’Eau, que j’ai mis en place, vise ainsi à équiper les particuliers habitant dans des maisons en bacs de récupération d’eau de pluie. Depuis 2021, nous avons acheté 200 réservoirs. Je suis particulièrement fier de ce résultat.

Nous avons la chance d’être excédentaires en eau, même lors des récentes sécheresses.

Enfin, je précise que je suis très impliqué dans les instances nationales du thermalisme. En effet, pour rappel, l’établissement thermal de Royat … est à Chamalières ! La ville a donc le statut de station thermale. Je vois donc la ressource en eau aussi de ce point de vue. Et je suis le premier maire du département à avoir signé un contrat local de santé [CLS] avec l’Autorité Régionale de Santé (ARS), dans ce cadre.

Estimez-vous que la sensibilisation aux enjeux écologiques fonctionne à Chamalières ?

En tant qu’élu, j’essaye en effet de sensibiliser au maximum, notamment vers les jeunes. Il faut que tout le monde comprenne le fait que nous faisons partie d’un ensemble qui est soumis, in fine, aux lois de la nature. Et que chacun peut agir à son niveau.

Nous faisons partie d’un ensemble qui est soumis, in fine, aux lois de la nature.

C’est ce à quoi répondent plusieurs de nos initiatives. Cham’Eau, que j’ai déjà cité, a été pensé dans ce cadre. Mais aussi la sensibilisation des scolaires aux déchets alimentaires à la cantine, ou encore la “charte fruits et légumes” que nous y appliquons, pour des enjeux de nutrition.

Exposition de récupérateurs d’eau proposés aux habitants dans le cadre du dispositif Cham’Eau / Crédit photo : ville de Chamalières (DR)

Vous avez évoqué tout à l’heure le projet Inspire et les difficultés d’adapter la chaussée aux enjeux de mobilité …

C’est en effet une question complexe, surtout à Chamalières. Comme je le disais, notre ville est dense, mais aussi avec une certaine déclivité – ça monte du côté de Royat, ou vers les Hauts de Chamalières ! – et une topographie peu adaptée aux pistes cyclables. Ce n’est pas de notre fait, pourtant, et je déplore les mauvaises notes qu’on nous attribue dans la politique vélo.

Car il faut, par exemple, souligner la présence déjà de trois stations C-Vélo sur Chamalières, avec une quatrième en demande au Carrefour Europe. Et sur la ligne B qui traverse déjà la ville, pour les transports en commun.

Je déplore les mauvaises notes qu’on nous attribue dans la politique vélo.

Sans oublier le piéton : l’espace public doit être partagé, et son aménagement est soumis à de très nombreux paramètres. Par exemple, avec la piétonnisation de la rue Hipollyte Chatrousse pour l’installation du marché le samedi ; et la commande de 48 arceaux à vélos. Cela se fait par nous, via la Métropole, avec livraison chez nous mais installation par la Métropole sur la base de notre cahier des charges. C’est un processus qui n’est pas toujours simple …

Lire l’entretien : Pratique, culture et système vélo, selon Serge Fabbro

Pour conclure, estimez-vous que votre père, Valéry Giscard d’Estaing, vous a transmis une forme d’”héritage écologique” ?

Selon moi, oui. D’abord parce que j’estime avoir cette préoccupation écologique au cœur de mes engagements de maire depuis 16 ans. Ensuite parce qu’une mesure-phare de mon père, en tant que Président de la République, m’avait marquée : la loi Littoral de 1977. C’était à l’époque une loi pionnière pour la protection des sites naturels en bord de mer, mais aussi pour la valorisation de ce patrimoine naturel.

Protection et valorisation du patrimoine naturel vont de paire.

J’en retire donc ceci : protection et valorisation du patrimoine naturel vont de paire. En situation de responsabilité, on doit jouer sur ces deux aspects. Une autre lecture serait celle du rapport entre un territoire naturel et son usage urbain, ses axes de mobilité, son habitat … c’est une question de qualité de vie, qui doit être respectueuse de plusieurs paramètres dont l’environnement.

Comment dépasser les blocages que l’on peut constater ? Cela passe par le bon sens. Pour moi, le projet de “jardin japonais” que j’évoquais à Beaulieu en est un bon exemple : on va essayer de donner une dimension culturelle à l’espace urbain. D’y apporter un sens supplémentaire dans sa relation à l’habitat et à la nature.

Pas assez de neige, pas assez d’eau, trop de chaleur… comment les acteurs touristiques locaux s’adaptent-ils aux conséquences du dérèglement climatique ?

Rencontre Tikographie du lundi 2 décembre à 17h (librairie des Volcans) – tous publics, accès libre !

Pour aller plus loin (références proposées par Louis Giscard d’Estaing) :
Pour comprendre – l’oeuvre de Blaise Pascal
“dont la pensée et la philosophie m’ont toujours inspirées”
Pour agir – “la prise d’initiative locale, notamment par le monde associatif. C’est ce qui allie le mieux bon sens et innovation”

Propos recueillis le 24 février 2022 avec la participation amicale de Pierre Gérard, mis en forme pour plus de clarté puis relus et corrigé par Serge Pichot. Merci à Franck de Magalhaes et à Sylvia Aubert pour leur aide. Crédit photo de Une : Damien Caillard, Tikographie.