Florian da Silva et Anne-Sophie Rude Menand, co-référents du groupe d’animateurs auvergnats de la Fresque, reviennent sur l’évolution de ce “serious game” dans notre territoire, et font le pari d’une Fresque Géante le 9 octobre
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Mon ressenti
C’est un des sujets que je suis depuis les débuts de Tikographie, depuis que j’avais découvert la Fresque du Climat à Epicentre fin 2019 (merci Quentin !) : ce jeu pédagogique, permettant de comprendre facilement et collectivement les enjeux énergie/climat sur Terre, me semble être un des meilleurs leviers de sensibilisation. Il a aussi deux atouts : l’un, mineur, est d’être français (ça ne change rien, mais ça fait plaisir). L’autre, majeur à mon sens, est de pouvoir être complètement pris en main de manière autonome par des groupes locaux, dans toutes les régions ou tous les pays.
C’est ce dernier point qui a permis à de nombreuses communautés locales de Fresqueurs d’émerger. Avec les bonnes personnes au bon moment, la mayonnaise peut prendre : c’est ce qui arrive en Auvergne grâce à l’engagement tenace de Florian et d’Anne-Sophie (et des dizaines, voire des centaines, d’animateurs derrière eux).
Etant animateur moi-même mais rangé des voitures, je suis néanmoins l’activité sur le fil Telegram du groupe Fresque Auvergne. En deux mots : ça dépote. Les propositions et demandes d’animations (d’entreprises, de collectivités, d’écoles) s’enchaînent, souvent plusieurs par semaines. La couverture média s’étend. Et le grand projet de la Fresque Géante du 9 octobre mobilise beaucoup, avec le pari de la plus grande Fresque du Climat de France qui pourrait se faire à Clermont.
Damien
Les principaux points à retenir
- La Fresque du Climat est un atelier ludique et pédagogique traitant des enjeux énergie/climat sur Terre. Il se déroule en trois heures avec un animateur et en groupe d’une dizaine de personnes. Le rôle du “Fresqueur” est de susciter l’envie d’agir, en apportant de l’énergie personnelle, et en s’assurant que le niveau de connaissance de bases sera bien partagé. Il doit aussi aider les gens à passer d’un constat douloureux (celui de la crise climatique) à la mise en mouvement. Là, on peut miser sur l’effet de groupe pour que chacun se sente concerné.
- En Auvergne, la Fresque du Climat se déploie depuis 2020. Le groupe des animateurs, emmené par Florian et Anne-Sophie, a petit à petit percolé auprès de nombreux publics. Au-delà du grand public venant spontanément aux ateliers ouverts (et souvent déjà sensibilisés), le plus intéressant réside dans les sessions “obligées”, en interne dans des structures comme la Rentrée du Climat (Sigma, ESC) ou les entreprises. C’est le meilleur moyen de toucher un public en amont, pour les co-référents. Ils s’adaptent alors aux participants, certains étant sensibles aux arguments scientifiques, d’autres à la narration globale.
- Avec 350 animateurs, le groupe Auvergne est donc particulièrement dynamique. Il se compose d’un “noyau dur” très actif d’une trentaine de membres, de 150 animateurs citoyens et d’environ 200 animateurs en entreprises. C’est un réseau autonome, affilié à l’association nationale Fresque du Climat mais qui évolue de manière indépendante et bénévole. Le soutien du national est néanmoins très important, notamment via une plateforme web ; celui des acteurs locaux l’est tout autant pour des raisons logistiques et financières – ils aident à organiser les grands rendez-vous annuels de la Fresque du Climat.
- Preuve du succès de la Fresque du Climat, elle s’est diversifiée sous de très nombreuses formes reprenant le principe du “jeu de cartes pédagogique” mais portant sur d’autres thèmes : biodiversité, mobilité, forêt, eau, numérique, alimentation… D’autres ateliers “en aval” ont été développés, en particulier sur le bilan carbone et les choix individuels. Enfin, des études sont en cours pour évaluer l’impact long terme de la Fresque du Climat dans l’engagement et la prise d’initiative.
- Le grand pari de la Fresque du Climat Auvergne est de réussir une “Fresque Géante” le dimanche 9 octobre 2022 à Polydôme. C’est un événement gratuit qui proposera deux sessions de trois heures, une à 10 heures et une à 15 heures, avec des repas et rencontres inter-participants. Il aura lieu dans le cadre de la Semaine Européenne du Développement Durable, coordonnée par la Métropole. Florian et Anne-Sophie pensent que cela peut être la plus grande “Fresque” en France, à ce jour.
- Pour conclure, nos deux animateurs co-référents restent très motivés par leur mission auprès de la Fresque du Climat, malgré le temps que cela représente et les nombreuses difficultés. Néanmoins, la dynamique du groupe les porte, autant que l’intérêt du public. Plus largement, ils oscillent entre espoir et inquiétude quant à l’avenir, selon la manière dont la justice climatique sera prise en compte dans les décisions politiques. Mais Florian estime que la pression sociale finira par l’emporter pour nous permettre de “pivoter” à temps.
L’intervenante : Anne-Sophie Rude Menand
Co-référente de la Fresque du Climat Auvergne ; responsable environnement chez Limagrain Ingrédients
Anne-Sophie a connu une carrière variée : formation en biochimie et en langue anglaise, hôtesse de l’air, entrepreneur … elle est actuellement responsable environnement chez Limagrain Ingrédients. Elle a aussi participé à la création du groupe d’animateurs de la Fresque du Climat Auvergne dès 2020, aux côtés de Florian da Silva. Tous deux en sont désormais co-référents.
Crédit photo : Damien Caillard, Tikographie
L’intervenant : Florian da Silva
Formateur indépendant sur les enjeux de transition écologique ; animateur et co-référent de la Fresque du Climat Auvergne
Anciennement ingénieur en mécanique et responsable de projet en entreprises, Florian a créé son activité de formateur indépendant sur la transition écologique en montant Summit Formation, qu’il pilote depuis plusieurs années.
En 2020, il fédère quelques animateurs de la Fresque du Climat en Auvergne et créée un groupe local. Ce groupe est désormais structuré par lui et Anne-Sophie Rude Menand (tous deux co-référents bénévoles), et se compose d’environ 350 “fresqueurs”.
Contacter Florian par e-mail professionnel : florian.dasilva [chez] summit-formation.fr |
Crédit photo : Damien Caillard, Tikographie
La structure : la Fresque du Climat Auvergne
Association nationale déclinée en groupes régionaux, qui propose un atelier ludique, pédagogique et collaboratif sur les enjeux énergie-climat
La Fresque du Climat est une vraie fresque – un dessin sur un rectangle de papier de grande taille, formant une frise narrative. Il est réalisé lors d’un atelier de 3 heures, avec un animateur, en groupe de 6 à 8 personnes. Les participants assemblent des cartes, adaptées des travaux du GIEC, représentant les “maillons” du système énergie-climat sur Terre. Une fois les cartes positionnées et reliées par des flèches, la Fresque apparaît, et il est possible de mieux visualiser ce système complexe, d’en comprendre les causes et conséquences, et de choisir ses pistes d’actions.
Ce jeu, développé à l’origine par Cédric Ringenbach – fondateur de l’association Fresque du Climat à Paris – connaît un succès exponentiel. Déployé dans toutes les régions de France à l’aide de groupes d’animateurs bénévoles, il a pris une dimension internationale avec sa traduction en anglais. Il est aussi mis en scène à l’attention de publics spécifiques, comme les étudiants avec la Rentrée Climat, les entreprises ou les élus. Son organisation décentralisée, presque “fractale” fait qu’il parvient à toucher un très grand nombre de personnes malgré la petite taille de l’association qui l’a lancé.
En Auvergne, un groupe d’animateurs s’est constitué en 2020. Il a notamment participé activement à lancer la Rentrée Climat dans plusieurs établissements de l’enseignement supérieur. Il a aussi essaimé au sein de nombreuses entreprises dont Michelin, a déployé une Fresque Quiz sur des lieux de passage, et prévoit une “Fresque Géante” à Polydôme le 9 octobre 2022. Les animateurs de ce groupe peuvent animer selon vos besoins une ou plusieurs Fresques du Climat (potentiellement pour plusieurs groupes de participants à la fois), sur tout le territoire. Pour en savoir plus, contactez-les via l’adresse mail ci-dessous.
Accès direct aux questions
- La Fresque du Climat est un atelier qui invite à l’engagement face à l’urgence écologique. Comment suscitez-vous l’envie chez les participants ?
- Comment se passe l’animation d’une Fresque du Climat ?
- Quels sont les publics que vous ciblez ?
- Quelle est la dynamique du groupe des animateurs de Fresque du Climat en Auvergne ?
- Quels liens avez-vous avec l’association nationale de la Fresque du Climat, à Paris ?
- Comment savoir si la Fresque produit des effets à long terme ?
- Il y a désormais beaucoup d’autres Fresques : de la biodiversité, du numérique, de la redirection écologique…
- Vous travaillez sur une Fresque Géante pour le 9 octobre, à Clermont. Quel est votre objectif avec ce rendez-vous ?
- Quel est votre état d’esprit en cette rentrée 2022, où la crise écologique semble s’accélérer ?
Pas assez de neige, pas assez d’eau, trop de chaleur… comment les acteurs touristiques locaux s’adaptent-ils aux conséquences du dérèglement climatique ?
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La Fresque du Climat est un atelier qui invite à l’engagement face à l’urgence écologique. Comment suscitez-vous l’envie chez les participants ?
Anne-Sophie : j’y mets de l’énergie personnelle, du plaisir, peut-être de la joie. Si on ne parle que de climat, ça n’engage pas les gens. Il faut être communicatif, aller au-delà de courbes et de graphiques. La mise en mouvement, ça commence par un niveau partagé de connaissances.
La mise en mouvement, ça commence par un niveau partagé de connaissances.
Anne-Sophie Rude Menand
Je dirais même que la Fresque n’est pas “militante”, mais qu’elle permet de faire un pas en avant. Le “PPPPP, Premier Plus Petit Pas Possible” ! m’avait dit un fresqueur. C’est ce premier pas qui est le plus difficile à faire. Et c’est plus simple de se lancer au sein d’un groupe.
Comment se passe l’animation d’une Fresque du Climat ?
Florian : beaucoup de gens viennent parce qu’ils en ont entendu parler. La Fresque du Climat devient un véritable outil de référence pour sensibiliser sur les enjeux. L’atelier se déroule en trois étapes : une phase de construction de la fresque basée sur l’intelligence collective, une phase de créativité, et une phase de débat sur le passage à l’action.
En général, les participants se “prennent une claque” dans la première partie [qui fait comprendre les interactions énergie-climat et la crise climatique]. Le rôle de l’animateur, c’est de les amener du constat de l’urgence à l’envie de se retrousser les manches.
AS : l’avantage du groupe, c’est qu’il y a un effet d’entraînement. Si un ou deux participants ne se sentent pas motivés, ils seront quand même embarqués par la majorité. On le voit aussi dans les lieux de passages, les festivals, les marchés où l’on déploie la “Fresque Quiz” : le jeu fait parler, parce qu’il résonne avec l’actualité.
F : mais aussi parce que les gens veulent montrer qu’ils savent des choses, surtout devant les autres … ou pour se faire plaisir. C’est l’intérêt du côté ludique et pédagogique.
Quels sont les publics que vous ciblez ?
F : les ateliers grand public touchent des personnes déjà sensibilisées, qui s’inscrivent volontairement. C’est bien, mais on préfère éviter l’entre-soi. Du coup, le plus intéressant est quand on joue dans des environnements dédiés, avec participation obligatoire : rentrée climat à l’ESC, fresques en entreprise … cela permet de toucher des personnes peu ou pas sensibilisées. Là, on débat autour d’une table, debout. Ça change d’être assis face à un écran dans un amphi.
Le rôle de l’animateur, c’est d’amener les participants du constat de l’urgence à l’envie de se retrousser les manches.
Florian da Silva
AS : au-delà des publics, il y a les sensibilités individuelles. Certains participants ne se sentent pas concernés, ou plutôt pas “motivés”, par les arguments scientifiques. Personnellement, ce genre de retour m’a fait évoluer sur ma façon d’animer, en apportant plus de la narration, de récits… L’important, c’est la “grande histoire”.
Quelle est la dynamique du groupe des animateurs de Fresque du Climat en Auvergne ?
AS : c’est un groupe informel qui a démarré après le premier confinement, en juillet 2020. Je me souviens d’un rassemblement à cinq participants à Montjuzet… aujourd’hui, nous sommes 150 animateurs, et encore cela n’inclut pas les personnes formées à l’animation au sein des entreprises.
F : je dirais qu’il y a 350 animateurs en tout sur l’Auvergne, dont 150 citoyens actifs. Il peut y avoir des sous-groupes conséquents dans certaines organisations, par exemple chez Michelin où il y a plusieurs dizaines de personnes.
AS : et tout le monde, parmi les citoyens, est bénévole ! Du coup, le réseau est ce que ses membres pourront, et voudront, en faire. Mais nous souhaiterions avoir plus d’animateurs hors de Clermont. Pour bien essaimer, il faut que l’on touche tous les territoires et toutes les structures locales.
F : concrètement, il y a une trentaine de personnes très actives, mais cela évolue d’une année à l’autre selon les contraintes de chacun, des envies et des disponibilités. Certains ne viennent que quand on les sollicite pour des gros événements, comme pour notre Fresque géante le 9 octobre.
Quels liens avez-vous avec l’association nationale de la Fresque du Climat, à Paris ?
AS : comme tous les Fresqueurs, nous sommes autonomes pour organiser nos propres ateliers. Néanmoins, nous avons accès, depuis ce 1er octobre, à une nouvelle plateforme web montée par l’association nationale, avec un espace “animateur” permettant de solliciter des ressources. Cela donne aussi une meilleure visibilité sur toutes les fresques, car le site de l’association est très fréquenté.
F : et cela nous soulagera, sur la communication notamment. La clé de notre organisation, c’est le soutien des acteurs autour de nous, l’association nationale comme les tiers-lieux et les communautés locales.
Comment savoir si la Fresque produit des effets à long terme ?
AS : le changement s’inscrit toujours dans le temps long, et en profondeur. La Fresque n’en est qu’une des briques. A terme… nous ne faisons pas de suivi, mais il y a des pistes. Par exemple, Montpellier Business School qui mène une étude sur l’efficacité de la Fresque comme outil de sensibilisation.
La clé de notre organisation, c’est le soutien des acteurs autour de nous.
Florian da Silva
Ou bien les entreprises qui proposent, à la fin d’un atelier Fresque, d’écrire chacun sur un bout de papier un “engagement pour soi” : on le met dans une enveloppe avec son nom, on la donne, et on la récupère six mois plus tard. De notre côté, nous pouvons faire des sondages par mail, de type “qu’est-ce qui a changé pour vous ?” depuis la Fresque.
F : ça dépend aussi du positionnement de chacun sur la courbe du changement. Est-ce qu’on est déjà motivé par la démarche, ou est-ce qu’on ne fait que la découvrir ? La Fresque n’est en tous cas pas une baguette magique, mais elle initie beaucoup de choses.
Il y a désormais beaucoup d’autres Fresques : de la biodiversité, du numérique, de la redirection écologique…
AS : oui ! Et on en a fait plein en tant que participants. La liste s’allonge régulièrement : on trouve des Fresques des forêts, de l’économie circulaire, de l’agriculture et l’alimentation, de l’eau…
F : sans oublier celles par secteur économique, comme la construction ou la mobilité. Récemment, le cluster clermontois le Damier en a proposé une sur les industries culturelles et créatives. Toutes ces Fresques se déploient de la même manière, même si les formats sont parfois différents. Par exemple, la Fresque de la mobilité commence par un quiz, continue par les profils des participants selon les modes de transports, et se termine par des pistes sur l’empreinte carbone.
Faire son propre bilan carbone, c’est déjà une étape importante
Anne-Sophie Rude Menand
On peut aussi citer les ateliers qui permettent de continuer le travail initié par la Fresque du Climat. Notamment l’Atelier 2 Tonnes, ou Inventons nos vies bas carbone, qui creusent les pistes d’actions collectives et individuelles.
AS : faire son propre bilan carbone, c’est déjà une étape importante ! L’ADEME propose un bon outil pour cela. Finalement, c’est souvent la Fresque du Climat qui lance la dynamique : elle ne répond pas à toutes les questions, mais incite à se les poser. Elle apporte de la curiosité, et un pas de côté.
Vous travaillez sur une Fresque Géante pour le 9 octobre, à Clermont. Quel est votre objectif avec ce rendez-vous ?
AS : nous visons 1000 fresqués ! Cela se passera à Polydôme, avec 80 bénévoles locaux, en deux sessions le dimanche 9 octobre : la première de 10 à 13 heures, la seconde de 15 à 18 heures, incluant un pique-nique et un goûter joyeux, si le temps le permet.
Une fresque de cette taille, ça ne s’est jamais fait en France
Florian da Silva
Pour cet événement, nous avons le soutien de nombreux acteurs comme Clermont Métropole, la ville de Clermont, la Fête de la Science ou encore l’association Fresque du Climat. Et, bien sûr, de nombreux dons d’entités locales garantis 0% greenwashing puisqu’ils sont anonymes. Cela nous a apporté autant que les subventions, preuve que le sujet intéresse beaucoup.
F : une fresque de cette taille, ça ne s’est jamais fait en France. A Paris, les plus grosses rassemblaient 200 ou 300 personnes. Et cela s’inscrit dans l’objectif national d’un million de fresqués d’ici l’été 2023 – on en était à 515 000 ce matin [le 14 septembre].
AS : pour le groupe des Animateurs Auvergne, ce sera un moment de cohésion, de partage et d’optimisme extraordinaire ! Même si on n’atteint pas 1000 personnes mais que 300, ce sera très motivant. C’est capital que nous vivions ça, pour nous donner du courage, pour continuer cette transition en y consacrant de l’énergie, du temps, et en oubliant les nombreux freins.
Quel est votre état d’esprit en cette rentrée 2022, où la crise écologique semble s’accélérer ?
AS : j’oscille entre espoir et conscience des freins que j’évoquais. Ces derniers sont encore très forts, et porteurs de “bombes sociales” liées à l’absence de justice climatique. Il faudrait que les puissants, les connus, donnent l’exemple. Si l’équipe du PSG ne veut pas prendre le train, ça ne fait pas du tout passer le bon message. Et je ne les sens pas prêts à changer.
Les écueils sont nombreux, mais la pression sociale l’emportera.
Florian da Silva
F : pour ma part, je suis optimiste. Car il y a plein d’indices d’engagement dans la société civile, qui n’étaient pas là il y a six mois. Nous vivons une vraie prise de conscience, avec des influenceurs alpagués sur les réseaux sociaux, des journaux qui renoncent à couvrir la coupe du monde de foot au Qatar, des champions mondiaux de trail qui renoncent aux voyages en avion…
C’est lié à une bien meilleure formation des journalistes, à une meilleure écoute des experts. Et à des mouvements de fond, comme la révolte des étudiants par exemple. Au final, les écueils sont nombreux, mais la pression sociale l’emportera. Et je pense qu’elle nous permettra de freiner à temps pour éviter le choc.
Aller plus loin (liens proposés par Anne-Sophie et Florian) : Pour comprendre – (Anne-Sophie) le livre de Corinne Morel-Darleux “Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce“, pour Anne-Sophie, “cesser de parvenir, ne pas nuire, être dans la dignité du présent”. (Florian) un super documentaire sur Arte “l’homme a mangé la Terre“, tiré d’un livre “l’événement anthropocène, terre, hommes et nous” de Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz au Seuil. Pour Florian, “depuis 150 ans tout était écrit pour aboutir à la société d’aujourd’hui. Pourtant, on avait déjà une conscience écologique. Pourquoi n’a-t-on pas écouté ces gens-là ?” Pour agir – (Anne-Sophie) “participer à des actions simples qui ont une empreinte, comme partager sa voiture sur Clermont (Florian) calculer son empreinte carbone, sur l’ADEME déjà citée |
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Propos recueillis le 14 septembre 2022, mis en forme pour plus de clarté et relu et corrigé par Anne-Sophie et Florian. Crédit photo de Une : Damien Caillard, Tikographie