La “dissonance entre effondrement écologique et priorités économiques”, enjeu de la CEC Massif Central

Par

Damien Caillard

Le

A la suite de la Convention des Entreprises pour le Climat nationale en 2022, sa déclinaison territoriale se met en place. Rencontre avec l’équipe “coeur” à Clermont, qui espère recruter 60 organisations participantes pour octobre 2023.


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Ressenti de l’auteur

Fabien et Pierre étaient d’importants soutien dès le début du Connecteur, l’association que j’ai co-fondée en 2016 et qui anime toujours un super média en ligne sur l’innovation et l’impact. Nous sommes bien sûr restés proches au fil des années, et toujours en lien avec des initiatives liées à la transition écologique – Pierre sur l’accompagnement des entreprises à mission avec Regards Mêlés, Fabien au sein de Michelin ou en tant que membre du bureau de Sens9.

Aujourd’hui, ils ont choisi de monter la branche “Massif Central” de la CEC, la Convention des Entreprises pour le Climat – une initiative qui avait déjà fait ses preuves au national. J’avais même eu le plaisir d’interviewer, à l’automne 2021, son fondateur, Eric Duverger, qui habite à … Billom ! De là à croire qu’il y a un nid de gens engagés et porteurs d’initiatives dans le Puy-de-Dôme, il n’y a qu’un pas, que nous franchirons allègrement.

Donc, big up à Pierre, Fabien, Audrey, Raphaël et toutes celles et ceux qui participent à la CEC Massif Central. Merci de leur confiance pour cet article qui fait un peu “exclu” – c’est le moment presse people de Tiko. Je les soutiens d’autant plus que leur approche du monde de l’entreprise consiste à secouer le cocotier, à faire prendre conscience du rôle majeur qu’ont les boîtes dans le dérèglement environnemental, et à intégrer les dimensions de redirection écologique (donc de renoncement et d’arbitrages) dans le panel des approches à développer. Tout cela va dans le bon sens, car, même si les entreprises sont indispensables dans la transition, il est aussi capital de dépasser les mesurettes RSE qui sont, hélas, souvent de la cosmétique.

Damien

Les principaux points à retenir

  1. La CEC [Convention des Entreprises pour le Climat] Massif Central est une déclinaison territoriale d’une première CEC. Cette dernière a eu lien de 2021 à 2022 en national. La CEC Massif Central souhaite se lancer en octobre 2023 avec 60 organisations (dont de nombreuses PME PMI) participantes, sur 9 départements du Massif Central dont ceux de l’Auvergne.
  2. Le but pour les inscrits est de repenser leur modèle de fonctionnement à l’aune des enjeux de transition écologique, sociale et économique. Les participants des différentes sessions – deux par organisations – seront amenés à questionner les modèles productivistes classiques, et à se tourner vers l’économie régénérative. Ce travail se fait entre pairs et en collectif, facilité par de nombreux accompagnants et par l’équipe de la CEC. Par la suite, les participants sont invités d’une part à réaliser une “feuille de route” pour eux et pour le territoire, mais aussi à déployer les changements envisagés en interne et dans leur filière.
  3. Les bénéfices attendus, outre bien sûr une mise en adéquation avec les enjeux de la redirection écologique, pourront concerner l’attractivité de l’entreprise pour les jeunes talents mais aussi la motivation des collaborateurs. Le changement de modèle économique peut aussi ouvrir de nouvelles pistes, notamment dans l’économie circulaire, ou prioriser le qualitatif sur le quantitatif. Enfin, certaines activités peuvent carrément être abandonnées car trop impactantes pour l’environnement. C’est ce qui a été observé à l’issue de la première CEC nationale.
  4. Le périmètre du Massif Central – Auvergne et cinq départements limitrophes – a été choisi par Pierre Gérard et Fabien Marlin, les deux “co-pilotes” de la CEC Massif Central, en complément avec d’autres CEC territoriale (Bassin lyonnais, Occitanie…) mais aussi au regard de la cohérence géographique, sociale et économique du territoire. Pierre la résume ainsi : identité rurale, sensibilité aux chocs climatiques, industrie et urbanisme diffus, fort emploi public, effet “diagonale du vide”. Le besoin de transition semble y être peu conscientisé à ce jour, selon lui.
  5. En termes de fonctionnement, la CEC Massif Central est organisée autour d’une “équipe cœur” et de plusieurs bénévoles. Ils seront accompagnés par une douzaine de facilitateurs et d’animateurs, plus des experts thématiques qui interviendront à travers les six sessions prévues à partir d’octobre. Les équipes de la CEC nationale complètent le dispositif au niveau de certaines fonctions transverses. La prospection est donc en cours pour les 60 participants, via les réseaux privés ou professionnels dont plusieurs structures engagées comme la Plate-Forme 21, le Club des Mille ou encore les Shifters.

La structure : CEC Massif Central

Association proposant aux organisations du Massif Central une année de travail collectif pour passer de l’économie productiviste à l’économie régénérative

Emanation de la CEC [Convention des Entreprises pour le Climat] nationale qui s’est tenue entre 2021 et 2022, la CEC Massif Central sera lancée en octobre 2023. Elle regroupera, si tout se passe bien, 60 organisations (dont une majorité de PME-PMI) issues des quatre départements auvergnats + Creuse, Corrèze, Aveyron, Lozère et Loire.

La formation durera 10 mois et se répartira sur six sessions. Le travail en sous-groupes se fera toujours entre pairs, accompagnés par des facilitateurs en intelligence collective.

L’équipe de la CEC Massif Central est composée de plusieurs bénévoles dont les deux co-pilotes Pierre Gérard et Fabien Marlin, mais aussi de Audrey Loizillon et Raphaël Poughon, entre autres. Ils ont monté une association loi 1901 pour héberger la CEC Massif Central.

Visiter le site web de la CEC nationale (en attendant celui de la CEC Massif Central)
Contacter Pierre Gérard pour en savoir plus sur la CEC Massif Central : pierre.gerard [chez] cec-impact.org

Retour sur quatre acteurs locaux engagés, point sur Tikographie, sortie du recueil “l’année tiko 2024”, message de notre ennemi juré, buffet végé…

Tout cela à la Soirée Tiko 2024, jeudi 5 décembre à 18h à la Baie des Singes ! On s’y retrouve ?

Membres de la CEC Massif Central participant à cet entretien :

  • Pierre Gérard, co-pilote de l’équipe cœur;
  • Fabien Marlin, co-pilote de l’équipe cœur;
  • Audrey Loizillon, bénévole dans le pôle recrutement participants;
  • Raphaël Poughon, bénévole dans le pôle communication externe et résonance interne.

Quel est l’objectif de la CEC [Convention des Entreprises pour le Climat] Massif Central ?

Fabien : la CEC est née d’un constat : l’urgence nous impose de prendre le temps pour imaginer, concevoir et mettre en œuvre des solutions capables de résoudre la dissonance entre effondrement écologique et priorités économiques. Son objectif : “rendre irrésistible la bascule de l’économie extractive vers l’économie régénérative avant 2030“.

“L’objectif [de la CEC Massif Central] : ‘rendre irrésistible la bascule de l’économie extractive vers l’économie régénérative avant 2030’.”

Fabien Marlin

Pierre : La CEC Massif Central est une aventure collective à destination des entreprises et des collectivités du territoire. Pour les 60 organisations, il s’agira de repenser leur dynamique à l’égard des enjeux de transition écologique, sociale et économique.

Vous proposez une année de “convention” pour les participants. Comment cela se déroulera-t-il ?

Pierre : la CEC Massif Central dure 10 mois et implique 120 participants, soit deux par organisation adhérente : la “tête” et les “jambes”, autrement dit le dirigeant et l’acteur principal des changements internes – responsable RSE, stratégie ou transformation. Le parcours se déroulera à travers six sessions qui débuteront en octobre 2023.

Audrey : la clé de notre sélection réside dans la personnalité des dirigeants. Il leur faut une capacité à “tomber l’armure”, c’est très important ! Cela afin de générer un sursaut. C’est pour cela que les participants doivent avoir une vraie latitude de transformation interne dans leur organisation. Mais aussi une influence autour d’eux, notamment via leur réseau professionnel.

Sur le campus de l’Ecole Normale Supérieure à Cachan, près de Paris, l’ensemble des participants à la première Convention des Entreprises pour le Climat (nationale) sont réunis pour la photo finale, en 2021. L’intensité des échanges durant ces trois premiers jours a été un moyen important de les fédérer et de les embarquer / Crédit photo : Convention des Entreprises pour le Climat (DR)

Visez-vous tous types d’organisations du territoire ?

Fabien : la CEC est ouverte à tous types d’organisations, entreprises ou collectivités, mais nous pensons compter des PME-PMI pour les deux tiers des participants. Cela doit correspondre à la fois à une diversité géographique sur le territoire [quatre départements auvergnats + Creuse, Corrèze, Loire, Lozère et Aveyron, NDLR], dans la taille des structures et dans la nature d’activité.

Pierre : idéalement, nous pourrions faire participer 45 entreprises et 15 organisations de type collectivités.

Et quel niveau d’engagement souhaitez-vous, en amont de l’inscription ?

Audrey : l’initiative CEC va bien sûr intéresser des sociétés déjà engagées dans la transition – en tant qu’entreprise à mission, ou labellisé B-Corp, par exemple. Leurs dirigeants seront moteurs et tireront le collectif vers le haut.

“Il faut [aux dirigeants participants] une capacité à “tomber l’armure”, c’est très important !”

Audrey Loizillon

Mais il faut aussi des sociétés qui n’ont pas encore “basculé”… et qui sont en questionnement, sur les sujets de transition, mais aussi sur des points comme l’engagement des collaborateurs . C’est un des retours d’expérience de la première CEC [nationale, de 2021 à 2022, NDLR] : plusieurs entreprises participantes ont ensuite bénéficié d’une meilleure attractivité et rétention des talents grâce au projet collectif de transformation qu’elle a permis de faire émerger.

Lors de la première CEC nationale, les 150 participants représentaient un panel varié de chefs d’entreprises. Pour des raisons d’efficacité, ils étaient répartis par groupes de 15 qui allaient se suivre sur l’année / Crédit photo : Convention des Entreprises pour le Climat (DR)

Pouvez-vous nous donner une idée du contenu des sessions ?

Pierre : nous prévoyons des apports multiples d’experts locaux, régionaux ou nationaux sur les points de transition. En plus de cela, une dynamique se mettra en place autour de 6 groupes de 10 organisations que l’on appelle les « Camps de Base ». Chacun de ces groupes est accompagné par un coach et un facilitateur sur toute la durée du parcours. Il s’agit d’aider la mise en route des transformations dans un cadre sécurisé.

Le but, au fond, est de questionner la pertinence des modèles économiques “classiques” des organisations. Notre travail consistera à mener des constats, expliquer les mécanismes et favoriser la prise de recul.

“Le but (…) est de questionner la pertinence des modèles économiques “classiques” des organisations.”

Pierre Gérard

Raphaël : nous allons suivre la “courbe en U” du changement. Cela veut dire que les participants vont descendre très bas au début, puis remonter. Mais ils le feront ensemble, c’est un point capital !

N’est-ce pas une forme de prise de risque pour ces participants ?

Audrey : non, car nous apportons un vrai cadre de confiance. C’est aussi ce qui a été observé dans la première CEC. Une fois que tout le monde est embarqué, c’est la vibe collective qui tire tout le monde vers le haut.

Par exemple, Renault Trucks avait participé à cette première CEC. Par la suite, son dirigeant Christophe Martin a fait la une d’un magazine spécialisé, titrant : “il faut vendre moins de camions”. Autrement dit, il avait compris la nécessité d’abandonner la logique volumique, d’adopter des solutions bas carbone et de favoriser plutôt les indicateurs de remplissage. Ça n’aurait pas pu se faire sans ce mouvement collectif.

“Les participants vont descendre très bas au début, puis remonter. Mais ils le feront ensemble.”

Raphaël Poughon

D’autres anciens participants ont même pu renoncer à certaines activités dans leur modèle économique. C’est le cas de Mustela, entreprise à mission dans le cosmétique pour bébés. Ils ont décidé d’arrêter les produits qu’ils jugent désormais non-soutenables (cosmétiques « accessoires », lingettes, échantillons), alors même que cela représente une part non négligeable de leur chiffre d’affaires actuel.

Raphaël : pour résumer, “rendre irrésistible” signifie expliquer les limites de l’économie extractive, et donner envie de basculer dans l’économie régénérative. Nous ne faisons que donner les outils, les laisser travailler entre pairs, mais c’est à deux de construire leurs propres solutions !

Lire l’entretien : « Le ‘vide stratégique’ met en cause les conditions d’existence des entreprises » analyse Claire Antoine

Est-ce ce qui explique limportance du collectif pour vous ? ?

Audrey : en effet, avoir des pairs autour de soi peut donner des idées ! Je pense au PDG de Babilou, réseau de crèches, qui a travaillé sur le problème des déchets de couches de bébé. Dans le cadre d’échanges avec des acteurs du BTP lors de la première CEC, il s’était rendu compte que cela pourrait servir de ressource pour fabriquer des matériaux isolants pour les bâtiments.

Fabien (à gauche) et Pierre (à droite) sont les deux fondateurs et co-pilotes de la CEC Massif Central / Crédit photo : Damien Caillard, Tikographie

Pierre : néanmoins, le cheminement individuel est aussi important. Les gens doivent souhaiter faire ce travail, et y emmener l’ensemble de leur organisation. C’est pour moi la valeur ajoutée principale de cette dynamique : une approche exigeante, des participants courageux, et une bienveillance globale. Nous sommes dans une vraie logique de coopération pour que les gens ne se retrouvent pas seuls, face au mur.

Enfin, nous avons bien conscience de la préoccupation constante des patrons d’entreprises pour le remplissage du carnet de commande, ou encore la trésorerie pour les salaires. Nous tâcherons d’aider les dirigeants à gérer la transition – et les chocs qui en découleront – “en plus” de leur business au quotidien.

Audrey : pour moi, l’approche à la fois individuelle, binomiale [les deux participants par organisation, NDLR] et collective, fonctionnera via une logique “tête-coeur-corps”. Il faut comprendre les enjeux climatiques ou de biodiversité, mais aussi les “ressentir”.

“Nous ne faisons que donner les outils [aux participants] (…), mais c’est à deux de construire leurs propres solutions.”

Raphaël Poughon

Raphaël : autrement dit, “vivre” ces changements, à tous les étages. Et partager, ensemble, beaucoup d’informel. Cela dépasse la simple présence d’experts sur l’environnement, même si c’est la base.

Audrey : dans la CEC “consulting” [qui a lieu en parallèle au niveau national, NDLR], les participants étaient vraiment soulagés de voir que d’autres entreprises de leur secteur vivaient la même chose. Ils se sentaient moins seuls, et entourés de personnes qui les comprenaient.

Lire l’entretien : Eric Duverger fait le pari des entreprises pionnières dans l’engagement écologique

Pourquoi avoir choisi le périmètre du Massif Central ?

Fabien : le collectif de la première CEC a voulu qu’elle soit déclinée à la fois sous formes de thématiques – comme la finance ou le conseil – mais aussi sous formes de CEC régionales. Cinq d’entre elles sont en cours (dont sur le bassin lyonnais et les Alpes). Nous ferons partie d’une nouvelle “vague” qui démarrera en octobre avec trois autres CEC .

La pertinence de certains départements autour de l’Auvergne nous est apparue évidente tant ils partagent la même identité que la nôtre. Mais les organisations de certains départements tels que la Creuse ou l’Aveyron peuvent choisir entre la CEC Massif Central ou la CEC de leur grande région [comme la Nouvelle Aquitaine ou l’Occitanie, NDLR].

Quelle est cette identité partagée ?

Pierre : c’est d’abord une identité rurale. Les 2 253 communes de notre périmètre sont à 88% en Zone de Revitalisation Rurale. La densité moyenne y est de 40 habitants au km2, contre 105 en France ! Et 6,3% de la population active travaille dans l’agriculture, avec des filières locales fortes et deux semenciers de renom. Le tourisme, la filière bois (31% du territoire étant couvert de forêts) complètent ce tableau d’une économie très ancrée dans le “vivant”.

En même temps, il y a une vraie présence industrielle, avec 14,6% des emplois contre une moyenne nationale de 12,1%. C’est même 20% en Haute-Loire ! Mais ces industries sont diffuses, et doivent intégrer la problématique de la distance dans leur transition écologique.

Ici dans le Livradois (photo), la ressource bois mais aussi l’émiettement de l’habitat, les trajets longs et la proximité avec la nature sont des caractéristiques typiques du Massif Central / Crédit photo : G. David, Communes Forestières (DR)

Fabien : plus largement, il y a un lien vital entre les entreprises et leur bassin. Je veux dire par là que les PME sont très attachées à un petit bassin de population. Si elles disparaissent, c’est potentiellement tout un territoire qui devient à risque.

“La pertinence de certains départements autour de l’Auvergne nous est apparue évidente tant ils partagent la même identité que la nôtre.”

Fabien Marlin

Pierre : enfin, les collectivités territoriales sont fortement pourvoyeuses d’emplois. Le Conseil Départemental du Puy-de-Dôme est le troisième employeur du département, avec 2 500 agents. En Creuse et en Corrèze, 43% des habitants travaillent dans les services publics comme la santé ou l’éducation. Sur le territoire, on compte 50 établissements adhérents à la Fédération Hospitalière. Ces derniers sont souvent le premier employeur en zone rurale où ils sont installés !

Donc, si on résume : une identité rurale qui rend très sensible aux chocs climatiques ; une industrie diffuse, une prépondérance de l’emploi public… et un effet “diagonale du vide” : qui ira aider une petite PME au fond d’une vallée auvergnate, dans sa transition ? Certainement pas les grands cabinets d’audit ou de conseil.

Lire le reportage : Terre de Laine, la coopérative qui participe au réveil d’une filière en déshérence

Mais le territoire est-il, selon vous, conscient des enjeux de transition ?

Pierre : je pense qu’il n’a pas la dynamique collective pour y répondre. Nous en saurons davantage quand nous aurons recruté nos soixante-trois participants, bien entendu.

Fabien : il y a un décalage entre l’urgence de la situation et notre capacité à nous mettre en mouvement. Une trop grosse partie d’entre nous pense même que cette urgence est gérable, voire “acceptable”.

“Qui ira aider une petite PME au fond d’une vallée auvergnate, dans sa transition ? Certainement pas les grands cabinets d’audit ou de conseil.”

Pierre Gérard

Raphaël : mais plus on se rapproche du mur, plus les gens prennent conscience des enjeux.

Pierre : la faible densité et la proximité de la nature n’aident pas non plus – cette dernière étant une illusion de moindre urgence.

Comment allez-vous fonctionner pour assurer l’animation de la CEC Massif Central ?

Pierre : l’équipe est en constitution progressive. J’ai d’abord postulé pour une CEC Auvergne le 15 septembre 2022 [avant élargissement aux autres départements, NDLR], puis Fabien m’a rejoint. Nous avons ensuite mis en place les différents pôles : pilotage, recrutement des participants, animation. Aujourd’hui nous a déjà rejoint une dizaine de personnes au sein de notre équipe cœur.

Nous serons ensuite aidés par une douzaine de coaches et de facilitateurs en intelligence collective, qui interviendront – en plus des experts thématiques – dans les différentes sessions.

Fabien, Pierre et Audrey, membres actifs de l’équipe coeur de la CEC Massif Central (avec Raphaël à gauche) / Crédit photo : Damien Caillard, Tikographie

En gros, ce sera l’équipe cœur de notre CEC Massif Central qui assurera ou coordonnera toutes ces fonctions. Mais nous pouvons aussi compter sur le soutien et l’expérience des « Communs », à savoir tous ceux qui ont participé à l’animation de la première CEC nationale.

Je compléterai en indiquant que la CEC Massif Central est une association d’intérêt général, dont les apports (cotisations et dons faits par les participants) sont déductibles à 60% du budget des entreprises.

Et comment allez-vous recruter les 60 participants ?

Fabien : par de la prospection, l’activation de nos réseaux pros et persos, et grâce à nos relais de prescripteurs sur notre territoire avec lesquels nous avons de forts liens: syndicats, pôles de compétitivité, clusters, associations … et qui sont prêts à diffuser notre message. Une des clés est de recruter nos premiers participants et d’en faire nos ambassadeurs.

Pierre : nous sommes aussi proches des Shifters auvergnats – le Shift Project étant un des garants de la CEC nationale. Mais aussi de la Plate-Forme 21 qui compte 50 organisations adhérentes, du Club des Mille, avec 57 adhérents, et du groupe “informel” des responsables RSE de grandes entreprises locales avec 20 participants. Tous trois portent une dynamique collective depuis près de 20 ans, sur le territoire.

Lire l’entretien : Lionel Roucan engage la Plate-forme 21 dans la résilience systémique et la prospective territoriale

D’autres organisations se dotent de dynamiques de transition, comme la CPME 63 et ses 640 adhérents. Et nous prenons parole depuis le go officiel reçu mardi 4 avril.

Raphaël : on avait d’ailleurs rencontré début 2022 les têtes de réseaux économiques classiques, notamment consulaires. Certains nous disaient “on le fait déjà”, ce qui a limité les échanges. Nous voyons notre approche comme complémentaire de leurs missions, avec une logique plus entrepreneuriale.

Ressources complémentaires proposées par Pierre, Fabien et Audrey:
Comprendre – Les ressources sur le site de la CEC nationale, dont le rapport final de la première session et les nombreux témoignages
Agir – “Nous rejoindre dans l’équipe, ou postuler ! Nous avons beaucoup de besoins”écrire à pierre.gerard@cec-impact.org

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Propos recueillis le 22 mars 2023, mis en forme pour plus de clarté et relus et corrigés par l’équipe coeur. Crédit photo de Une : Damien Caillard, Tikographie