La principale coordinatrice et animatrice du Projet Alimentaire Territorial revient sur l’ambition de ce dispositif… et sur les progrès en cours, qu’ils portent sur la relocalisation des filières ou la dévolution de terres au maraîchage de proximité.
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Ressenti de l’auteur
Le PAT (Projet Alimentaire Territorial) est un des dispositifs que nous suivons depuis les débuts de Tikographie. Il nous parle au coeur, à la tête, et au ventre : la résilience alimentaire est un principaux axes à développer car – et c’est souvent surprenant – nous exportons et importons pas loin de 95% de notre alimentation. Je parle du Puy-de-Dôme.
Parmi les premiers entretiens que j’avais réalisés pour Tikographie figurait un échange avec Stéphane Linou sur ce sujet de la résilience alimentaire. Il y mettait en exergue le fait que la spécialisation des territoires a poussé à développer les échanges longue distance et à produire de moins en moins varié. Résultat : l’Auvergne, la patrie du fromage, des bovins et des céréales (je caricature, mais pas tant que ça), alors que les grandes productions fruitières ou légumières d’antan ont quasiment disparu.
Aujourd’hui, cela paraît inconcevable qu’un simple yaourt de supermarché parcourre 5000 km en Europe avant d’atterir sur le rayon. La reconstruction, ou la relocalisation, de filières de production et de transformation est un geste salvateur, et le PAT en est un des principaux stimulants. Reste à convaincre le “bout de chaîne”, celui des distributeurs et des consommateurs, pour lesquels, hélas, le budget alimentaire s’est notablement réduit en proportion depuis plusieurs décennies.
Damien
Les principaux points à retenir
- Les objectifs du PAT sont basés sur la collaboration des acteurs locaux pour la résilience alimentaire. Cela passe par le renforcement des filières locales, de la production à la commercialisation. Le travail de Moïra et de son équipe a notamment visé à identifier les maillons manquants dans la chaîne de valeur et à favoriser des initiatives en ce sens.
- L’approche retenue consiste également à végétaliser l’assiette des consommateurs, en favorisant les produits de qualité – notamment bio. Le PAT s’inscrit ici dans le cadre du scénario de résilience alimentaire “Afterres 2050” développé par l’association toulousaine Solagro. Ce scenario a notamment permis d’estimer le manque de production à 4000 ha en fruits et légumes, un objectif encore lointain.
- L’animation du PAT passe donc beaucoup par la structuration de la filière. Les acteurs de la transformation sont de plus en plus nécessaires, étant donné que la demande grandit du côté de la restauration collective. La stratégie choisie consiste à favoriser quelques grosses unités et davantage de petites unités de proximité. Moïra insiste sur le fait que les initiatives sont portées et réalisées par les acteurs de terrain, et que le PAT n’est là que pour fédérer et mettre en relation.
- Du côté de la commercialisation, Moïra reconnaît que les distributeurs ne sont pas assez présents autour de la table. Si, dans le Livradois Forez notamment, les supérettes sont aussi importantes que les grandes surfaces, la sensibilité aux produits de proximité dépend beaucoup de la personnalité du gérant – et, le cas échéant, de la dépendance à une marque nationale et à sa logistique centralisée.
- Pour réunir tous ces acteurs, Moïra et son équipe animent plusieurs temps forts. Le principal vient de se tenir : le Forum Alimentaire Territorial, qui a permis de focaliser le travail collectif sur sept objectifs concrets, dont le travail des “citoyens consommateurs“, et l’implication horizontale des acteurs professionnels.
- Les crises climatiques probables sur notre territoire – notamment celle de l’eau – seront prises en compte par les partenaires du PAT. Moïra attend notamment les résultats d’études hydrologiques en cours pour que des projections partagées puissent avoir lieu.
- Enfin, la résilience alimentaire étant notamment une question de terres disponibles, Moïra se félicite de la vigueur du PAT qu’elle attribue en partie au rôle moteur de certains élus – au sein du Grand Clermont ou du PNR Livradois Forez – ce qui permet de faire un lien avec les enjeux de foncier et de désartificialisation des sols. Elle remarque aussi que les enjeux du PAT font écho à de plus en plus de considérations issues des élections municipales.
L’intervenante : Moïra Ango
Chargée de mission Projet Alimentaire Territorial au PETR Grand Clermont
Originaire du Sud Ouest, Moïra a une formation sciences politiques et école d’agronomie. Elle a d’abord travaillé dans l’animation de syndicats agricoles, avant d’être recrutée par le Grand Clermont en 2018 pour la mise en oeuvre du PAT [Projet Alimentaire Territorial] alors tout récent.
Son travail consiste aujourd’hui à animer la dynamique du projet, organiser les temps forts et les événements, rassembler les partenaires, tisser des liens avec les écosystèmes incluant toutes les personnes intéressées.
Pour ce faire, Moïra coordonne une équipe comprenant Jérôme Prouhèze au Grand Clermont, Etienne Clair au Parc Naturel Régional du Livradois-Forez, et Nicolas Coudray à la Chambre d’Agriculture. Elle assure également le lien avec les élus responsables du projet.
Contacter Moïra par mail : animation.pat [chez] legrandclermont.fr |
Contacter Moïra par téléphone : 07 57 07 50 64 |
Crédit photo : Damien Caillard, Tikographie
Le dispositif : le Projet Alimentaire Territorial du Grand Clermont et du PNR Livradois-Forez
Fédération d’initiatives et d’acteurs pour répondre à l’enjeu de relocalisation de l’alimentation sur le Puy-de-Dôme
Le Projet alimentaire territorial Grand Clermont – parc naturel régional du Livradois-Forez a été créé en 2017 par les deux entités que sont le Grand Clermont – regroupant la Métropole et les communautés de communes Mond’Arverne, Riom Limagne et Volcan et Billom communauté – et le parc Livradois-Forez qui s’étend sur 168 communes, principalement dans le Puy-de-Dôme.
Il a pour objet de fédérer un réseau d’initiatives et de structures aussi bien publiques, économiques ou associatives ayant vocation à améliorer l’autonomie alimentaire du territoire, dans une logique de faire dialoguer territoire rural et territoire urbain.
Il anime une réflexion collective autour du modèle alimentaire local, et mobilise les acteurs autour de nouvelles collaborations pour construire un système alimentaire plus vertueux, plus économe en ressources et plus équilibré entre les acteurs.
Le PAT a constitué des groupes-projets qui travaillent sur six thématiques :
- Agir sur le foncier agricole avec les collectivités
- Formation et évolution des pratiques agricoles
- Intégrer les enjeux du PAT dans les démarches territoriales de santé
- Jardins et alimentation
- Logistique d’approvisionnement local innovante
- Restauration collective locale.
Accès direct aux questions
- Le PAT [Projet Alimentaire Territorial] a été lancé en 2017. Comment progresse-t-il vers ses objectifs ?
- Quelle est la traduction en termes de surfaces de production ?
- Comment ces chiffres sont-ils calculés ?
- Et où peut-on trouver ces milliers d’hectares nécessaires ?
- Ça, c’était pour l’offre. Qu’en est-il de la demande en fruits et légumes ?
- Quel travail réalises-tu avec ton équipe sur la filière du maraîchage ?
- Tu parlais des déficits en outils de transformation, qu’en est-il ?
- Comment se présente l’aval de la chaîne de valeur, côté commercialisation ?
- Justement, le Forum Alimentaire Local a eu lieu du 22 au 26 mai. Dans quel esprit s’est-il tenu ?
- Et quels en sont les principaux enseignements ?
- Comment les possibles chocs climatiques et environnementaux sont-ils pris en compte par les acteurs locaux ?
- Quels sont les liens avec les autres PAT du Puy-de-Dôme ?
- Qu’en est-il des moyens humains mis en oeuvre au sein du Grand Clermont pour animer le PAT ?
- Les élus du Grand Clermont facilitent-ils le travail, notamment foncier, sur le PAT ?
Pas assez de neige, pas assez d’eau, trop de chaleur… comment les acteurs touristiques locaux s’adaptent-ils aux conséquences du dérèglement climatique ?
Rencontre Tikographie du lundi 2 décembre à 17h (librairie des Volcans) – tous publics, accès libre !
Le PAT [Projet Alimentaire Territorial] a été lancé en 2017. Comment progresse-t-il vers ses objectifs ?
Le PAT est avant tout une dynamique qui vise à faire collaborer des acteurs locaux sur la résilience et la relocalisation alimentaire. Cela passe par le maintien – ou le renforcement – de filières de production et de transformation sur le territoire. Notre ambition s’appuie sur des objectifs stratégiques et des objectifs chiffrés notamment en matière de développement de la production agricole.
Mais il ne s’agit pas de n’importe quelle production : nous avons identifié des “trous dans la raquette”, des aliments qui ne sont pas suffisamment produits sur le territoire – principalement, des légumes, des fruits, de la volaille et du porc. Je dirais néanmoins que notre effort s’inscrit dans un besoin de végétaliser davantage l’assiette des consommateurs, et d’y introduire plus de produits locaux et de qualité.
“Notre effort s’inscrit dans un besoin de végétaliser davantage l’assiette des consommateurs, et d’y introduire plus de produits locaux et de qualité.”
Car celle-ci reste trop carnée, et franchement déséquilibrée. Le scénario Afterres 2050, sur lequel s’est basé notre réflexion en 2017, fait de notre assiette un levier important de changement. Il vise notamment, à terme, une inversion du rapport protéique et une diminution des gaspillages et des surconsommations sur tous les maillons de la chaîne alimentaire.
Quelle est la traduction en termes de surfaces de production ?
On pense souvent au chiffre de 4000 hectares supplémentaires de production en fruits et légumes – ce qui correspond à un objectif de 50% d’autonomie territoriale pour ces productions, à l’horizon 2050. Mais, pour bien cette assiette [de demain], il faut y ajouter des légumineuses, des oléagineux et des protéagineux… et cela implique près de 10 000 ha à mettre en culture, théoriquement.
“Ces objectifs en surface sont liés à une réduction de l’artificialisation des sols, et bien sûr à moins de gaspillage alimentaire sur toute la chaîne de valeur.”
Ces objectifs en surface sont liés à une réduction de l’artificialisation des sols, et bien sûr à moins de gaspillage alimentaire sur toute la chaîne de valeur. Ces points sont calqués sur les objectifs nationaux, ils ne sont pas propres à notre territoire.
Comment ces chiffres sont-ils calculés ?
Nous avons utilisé la matrice de calcul développée par Solagro, un cabinet d’études spécialisé en résilience alimentaire des territoires basé à Toulouse. Ils ont développé, en 2016, le scénario Afterres 2050 dans lequel s’inscrit notre PAT.
Le principe est simple : nous faisons un rapport entre l’offre actuelle et les besoins de notre territoire en 2050, en incluant les évolutions climatiques, nutritionnelles, réglementaires prévisibles – en 2018, par exemple, nous avions anticipé les impacts de la loi Egalim.
Et où peut-on trouver ces milliers d’hectares nécessaires ?
Ce ne sera pas forcément à prendre sur des sols non cultivés à ce jour : en plus de la mise en culture de nouvelles surfaces, le scénario PAT soutient la diversification des fermes et la rotation des cultures existantes. C’est aussi l’approche de nos certains partenaires comme 63 Saveurs ou Auvabio, qui appuient la structuration de la filière légume sur le territoire. Développer une agriculture diversifiée, vertueuse pour l’environnement, rémunératrice et répondant aux attentes alimentaires des habitants est un défi majeur du PAT.
“Le scénario PAT soutient la diversification des fermes et la rotation des cultures existantes. “
On peut aussi tirer profit de concours de circonstances. Quand la sucrerie Bourdon a fermé, près de Clermont, ce sont 4000 hectares qui ont été “libérés” ! Tout n’a pas été attribué à du maraîchage, mais on voit que c’est une bonne opportunité pour se poser la question – car il n’y a pas que la surface disponible, il y a aussi les compétences et le matériel nécessaire. Sans parler de la chaîne logistique, un légume ou un fruit ne se conservant pas comme des céréales.
Aujourd’hui, il faut reconnaître qu’on est encore loin de ces 4000 hectares. C’est difficile à estimer, mais on peut dire qu’on est autour de 400 hectares sur tout le territoire du Grand Clermont et du PNR [Parc Naturel Régional] du Livradois-Forez. Il y avait bien des ceintures maraîchères dans le temps, comme autour de Clermont, mais elles se sont perdues et aucune filière n’avait vraiment été constituée. Il faut presque repartir de zéro.
Ça, c’était pour l’offre. Qu’en est-il de la demande en fruits et légumes ?
Elle se précise peu à peu, et les besoins remontent – notamment en provenance de la restauration collective. De plus en plus de collectivités font des diagnostics de besoins dans ce domaine, et envisagent de passer à l’action [en favorisant une croissance de l’offre, NDLR].
Ce qui est également positif, c’est la mise en réseau des différents acteurs. Elle aussi est progressive, mais réelle : ainsi, Auvergne Bio Distribution à Combronde s’approvisionne désormais en légumes auprès de Auvabio.
Quel travail réalises-tu avec ton équipe sur la filière du maraîchage ?
Nous accompagnons le développement de cette filière. Mais ce sont les acteurs économiques qui iront sur le terrain. Nous pouvons aussi aider des porteurs de projets à se lancer, notamment dans la recherche de foncier ou d’équipement.
“Aujourd’hui, il faut reconnaître qu’on est encore loin de ces 4000 hectares.”
Pour moi, la clé est d’avoir une filière structurée et cohérente. Cela passe par la participation de plusieurs acteurs clé du territoire au PAT, comme Bio 63 (groupement des agriculteurs Bio), la Chambre d’Agriculture, Terre de Liens Auvergne, les collectivités, la SAFER, la SCIC Ceinture Verte… Tout cela contribue à une accélération de la dynamique.
Tu parlais des déficits en outils de transformation, qu’en est-il ?
On le voit particulièrement pour la restauration collective : plus les volumes et les besoins y augmentent, plus on se rend compte qu’il nous manque des outils de transformation. En effet, il faut dans ce cas proposer des légumes surgelés, ou prédécoupés, lavés et sous vide.
Nous travaillons sur cette chaîne logistique pour la compléter. Le parti pris actuel est de constituer quelques grosses unités pour centraliser les moyens, avec d’autres plus petites unités de traitement de proximité. Il faut prendre en compte la réduction des transports et donc des émissions de gaz à effet de serre ! La plateforme logistique d’Auvabio en est un bon exemple.
Comment se présente l’aval de la chaîne de valeur, côté commercialisation ?
En général, il y a pas mal de possibilités pour la vente de légumes – de la vente directe à la ferme à la restauration collective, en passant par la distribution. Sur le territoire du Livradois-Forez, on avait travaillé sur les petits commerces de proximité, comme les épiceries ou les supérettes, qui y sont très présents. Souvent, on y trouve des produits locaux, mais cela dépend vraiment de la personnalité et de la disponibilité du gérant. Le facteur humain, dans ces petites structures, est capital !
En outre, on a remarqué que la mise en relation des acteurs entre eux reste un point noir. Autrement dit, les producteurs et les distributeurs n’ont pas le temps de se connaître. J’en veux pour preuve les rencontres professionnelles que nous avions lancé dans ce but, en 2019 et 2020 : elles avaient très bien fonctionné, car elles répondaient à un vrai besoin.
“Le parti pris actuel est de constituer quelques grosses unités pour centraliser les moyens, avec d’autres plus petites unités de traitement de proximité.”
Enfin, il y a la question – plutôt pour les grandes et moyennes surfaces – de la logistique de moyens, comme le référencement produit, les garanties de volumes et de qualités. On voit par exemple certains magasins Intermarché qui mettent en avant les producteurs locaux : cela peut être un vrai argument commercial !
Plus globalement, ces acteurs de la distribution sont peu intégrés dans les stratégies alimentaires territoriales. Ils manquent autour de la table, il faut qu’on parvienne à les attirer. Nous y travaillons, notamment pour promouvoir l’avis des citoyens auprès d’eux.
Justement, le Forum Alimentaire Local a eu lieu du 22 au 26 mai. Dans quel esprit s’est-il tenu ?
Le but était de mettre tous les acteurs autour de la table. De parler alimentation avec les gens qui sont sur le terrain. Nous ne tenons pas à rajouter une couche, nous préférons faire avec l’existant qui est déjà bien structuré. Sur notre territoire, nous avons beaucoup d’acteurs dans de nombreux domaines, et une bonne vision sur tous les maillons de la chaîne.
Le forum du PAT, c’est donc un espace de dialogue et de co-construction que nous mettons en place, pour tout le réseau des acteurs impliqués dans le dispositif. On essaie d’englober tout le monde, dans un sens plus vertueux, en adaptant la production aux besoins, et en réduisant pertes et gaspillages.
Et quels en sont les principaux enseignements ?
Il s’agit surtout de pistes de travail choisies par les participants. En 2022, le forum avait permis de faire émerger 100 défis. En 2023, nous avons choisi d’en explorer 7. Nous nous sommes donc concentrés dessus, même si les priorités varient selon les opportunités de contexte et de moyens.
“Les producteurs et les distributeurs n’ont pas le temps de se connaître.”
Les nouveaux axes à investir pour demain sont, selon moi, le travail avec les “citoyens consommateurs” qu’il faut poursuivre et dans lesquels il faut intégrer les distributeurs. Egalement, renforcer les dynamiques collectives et impliquer de plus en plus d’acteurs dans le projet notamment des acteurs de la distribution et de la transformation.
Comment les possibles chocs climatiques et environnementaux sont-ils pris en compte par les acteurs locaux ?
On sait que, d’ici 2050, de nouvelles contraintes viendront nous percuter sur ce point. Difficile de les anticiper sans appliquer des pratiques plus vertueuses et économes. Il faut aussi le faire de manière collective, en créant une gouvernance partagée.
Par exemple, la question de l’eau devient capitale. Il y a deux études HMUC [Hydrologie Milieux Usages Climat] en cours sur le territoire, on en attend les résultats pour mieux comprendre quelles ressources seront disponibles demain. Nous pourrons alors adapter les productions, choisir entre produire des fruits et légumes actuels avec moins d’eau, ou basculer sur des espèces adaptées à la sécheresse.
Au final, ce seront les acteurs locaux qui décideront quoi faire. Mais je sais qu’ils prendront en compte les productions historiques. A Saint-Amant Tallende, il y a une production d’amandiers qui peut être intéressante à développer. De même, dans le Livradois-Forez, on avait l’habitude de récolter des fraises en grande quantité. La réflexion se fera en bassins de consommation comme en bassins de production.
Quels sont les liens avec les autres PAT du Puy-de-Dôme ?
Du Puy-de-Dôme, et d’ailleurs ! Nous sommes tous en relation à l’échelle nationale, dans le cadre du réseau national des PAT (le RNPAT) et régionalement, dans le cadre d’un réseau animé par Cap Rural qui s’appelle le réseau RADAR.
Cela dit, il y a en effet il y a quatre PAT sur le département. Nous nous entraidons beaucoup au démarrage des projets – sur les dossiers de financement notamment – et nous avons monté un groupe “interPAT” qui permet de faciliter la discussion entre techniciens et élus de ces territoires.
Qu’en est-il des moyens humains mis en oeuvre au sein du Grand Clermont pour animer le PAT ?
Le PAT est copiloté par le Grand Clermont et par le PNR du Livradois-Forez, mais l’équipe est basée entre les locaux des deux structures. J’en suis salariée, chargée de mission PAT, depuis 2018, et j’accompagne la mise en œuvre de ce projet avec mes collègues Etienne Clair et Jérôme Prouhèze. Ensemble, nous animons la gouvernance, nous coordonnons des études amont, nous facilitons la mise en relation et les échanges.
Personnellement, je résumerais cet apport par de l’aiguillage : on lance des pistes, on explore, on fédère, on réalise des diagnostics et des cartographies, puis on le met à disposition des acteurs du territoire.
Les élus du Grand Clermont facilitent-ils le travail, notamment foncier, sur le PAT ?
En effet, le Grand Clermont bénéficie de la compétence sur le foncier, inscrite dans le SCOT [Schéma de Cohérence et d’Orientation du Territoire]. Ce dernier nous permet de mieux articuler foncier et alimentation. Et je pense que l’on réfléchira de plus en plus l’aménagement du territoire à l’aune de la résilience alimentaire – encore plus avec la révision du SCOT qui est en cours.
“Le rôle moteur de certains élus est une force pour notre PAT, qui se révèle assez mature, et qui fonctionne !”
Je suis convaincue que le rôle moteur de certains élus est une force pour notre PAT, qui se révèle assez mature, et qui fonctionne ! Pour moi, ces élus engagés ont des attentes personnelles fortes sur la transition alimentaire. Mais ils doivent aussi énormément composer, et être en discussion permanente. Néanmoins, et surtout depuis les élections municipales de 2020, on voit cette question de la résilience alimentaire prendre plus de place dans les sujets abordés, dans les programmes politiques, ou dans les profils de certains nouveaux élus venant de la société civile.
Ressources complémentaires proposées par Moïra : Comprendre – Le dernier rapport des Greniers d’Abondance sur la résilience alimentaire Agir – “Participer à nos Forums Alimentaires, chaque année sur le territoire” Vous pouvez aussi venir à la prochaine Rencontre de la Résilience, mercredi 14 juin à 18h15 à la librairie des Volcans (accès libre) qui traitera de l’autonomie alimentaire du Puy-de-Dôme |
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Propos recueillis le 30 mai 2023, mis en forme pour plus de clarté et relus et corrigés par Moïra. Crédit photo de Une : Grand Clermont (DR)