Le pourquoi et le comment [cliquer pour dérouler]
C’est toujours la même histoire… ou presque. Nous avons des ressources locales, abondantes, renouvelables, qui ont longtemps été exploitées pour les usages locaux. Mais on les a abandonnées ou exportées du temps où il apparaissait moins cher et plus simple de les faire transformer au bout du monde ou de les remplacer par du plastique, du béton ou autres substances peu regardantes sur le respect de l’environnement.
Aujourd’hui, on se rend compte que ces filières prétendues modernes constituent de splendides aberrations. Mais voilà : entretemps, on a perdu les savoir-faire, les outils, la main-d’œuvre et jusqu’à la culture de leur usage.
Remettre sur pied des filières issues des traditions locales, adaptées au contexte et en bénéficiant des techniques et connaissances d’aujourd’hui, cela fait sens mais c’est compliqué. Il faut s’armer de beaucoup de conviction et de persévérance, savoir ramer à contre-courant, affronter la frilosité des banquiers et le scepticisme des confrères, convaincre les fournisseurs de “faire autrement”, faire preuve d’ingéniosité pour contourner les obstacles ou sauter par-dessus… Ceux qui s’y lancent ont beaucoup de mérite ; mais ils ouvrent la voie et montrent que ce n’est pas impossible.
On vous a déjà raconté cette histoire, par exemple pour la laine ou pour l’ail. Mais il se trouve qu’en Auvergne, on a aussi du bois en abondance…
Marie-Pierre
Trois infos express [cliquer pour dérouler]
- Rik Verhoeve a créé en 2022 la scierie La Scie d’Ici près de Sauxillanges, avec l’intention de prouver qu’il est possible de (re)développer une filière bois artisanale répondant aux plus hautes exigences environnementales et sociales. L’entreprise est en coopérative. Le bois est garanti local, issu de forêts gérées le plus possible sans coupes rases et, autant que possible, de futaies irrégulières et non plantées.
- L’activité a la particularité rare d’allier le sciage proprement dit et les étapes suivantes de transformation : usinage, séchage, finition. Elle a aussi été pensée pour valoriser tous les déchets : la sciure, les copeaux, les écorces, les chutes de bois trouvent divers débouchés pour le paillage en agriculture, les couches d’une champignonnière, les toilettes sèches des particuliers, et pour alimenter des chaudières et poêles à bois, à commencer par la chaudière de la scierie.
- Pour ces pionniers de la transformation du bois hyper-écologique, les difficultés existent mais ne s’avèrent pas insurmontables : trésorerie insuffisante pour acheter les plus importants lots de bois, chute des commandes – brutale mais heureusement éphémère – fin 2023, rareté de la main d’œuvre…
“J’ai démarré La Scie d’Ici pour faire un contre-exemple, pour prouver que c’est possible de travailler avec des bois locaux provenant de forêts naturelles sans replantation, d’aller plus loin que ce qu’on appelle aujourd’hui le bois ‘responsable'”, commence Rik pour présenter le projet.
Quand on est le fils d’Astrid Ursem, on a forcément des idées assez radicales sur la façon de gérer son métier. Pour Rik Verhoeve, le métier en question, c’est le négoce et la transformation du bois. Quand il a quitté son précédent travail – une plateforme de stockage et de revente de bois, pourtant déjà assez vertueuse – parce qu’il n’approuvait pas les pratiques et méthodes de gestion, ça a été pour créer une scierie en coopérative. Et quand il a fallu trouver des sociétaires, dont une personne pour assurer la gestion administrative, c’est naturellement vers sa mère qu’il s’est tourné.
Telle mère, tel fils
Astrid, c’est une de ces personnes très impliquées dans les nombreuses initiatives qui font de Sauxillanges et ses alentours un coin connu pour ses expérimentations écologiques et sociales en série. Elle est engagée, parfois même à l’origine des propositions, dans la création de la doume, monnaie locale du Puy-de-Dôme, et du groupe local pour animer sa diffusion ; de la première épicerie participative de la région, l’Alternateur ; de la récupération et du réemploi du verre qui deviendra plus tard le projet Pampa ; de l’éco-village où elle vit…
En 2022, quand Rik est venue la chercher, elle produisait des biscuits labellisés Nature&Progrès pour l’Alternateur et pour la Coop des Dômes à Clermont – « parce je ne trouvais pas de biscuits bio locaux pour l’épicerie », dit-elle comme une évidence – et elle participait encore à l’auberge familiale avec sa table d’hôte et ses hébergements. Aujourd’hui Astrid fait un mi-temps à la biscuiterie et un autre à la scierie. Bien sûr, pas n’importe quelle scierie.
Pour en savoir plus sur le projet Pampa, lire l'article : « Pampa veut convertir l’Auvergne au réemploi du verre »
Que La Scie d’Ici (c’est le nom de la jeune entreprise) se trouve le long d’une petite rivière dans une vallée encaissée et boisée au cœur du Livradois n’a rien d’original. « Le Livradois a conservé des petites scieries que le parc Livradois-Forez s’attache à conserver et essaie de transmettre à des porteurs de projet », explique Rik. Sa mère m’indique que les scieries s’installaient près des cours d’eau pour disposer d’un moulin. Celle-ci fonctionnait depuis trois générations quand ils l’ont reprise.
Le bois d’ici
Le statut de Scop est déjà plus original pour une scierie. L’entreprise a démarré avec trois sociétaires. Elle compte aujourd’hui quatre salariés – Astrid et Mathieu à mi-temps, Rik et Jean-Pierre à plein temps – et des sociétaires non salariés, dont un club d’investisseurs solidaires Cigales de Billom. Florian, ancien collègue de Rik comme Mathieu et Jean-Pierre, a commencé comme simple salarié, mais il vient de quitter le navire. Walter, le mari d’Astrid, donne un coup de main durant cette période où les commandes affluent alors que le salarié démissionnaire ne sera pas remplacé dans l’immédiat.
Ce qui est encore plus original, voire unique, c’est la démarche éco-responsable extrêmement exigeante, qui va aussi loin qu’elle le peut. « Le bois provient principalement de forêt toutes proches, à moins de 10 km, et au plus dans un rayon de 50 km. Les débouchés sont aussi dans la proximité, à moins de 50 km pour 90 % », précisent Astrid et Rik. Autant que possible aussi, la matière première est issue de forêts « jardinées » plutôt que de plantations d’arbres, et essaie au maximum d’éviter le bois issu de coupes rases… même si elle ne peut pas l’éviter complètement, notamment pour le douglas.
Fourniture locale oblige, la scierie ne travaille que les essences qu’on peut trouver localement : chêne, hêtre, peuplier pour les feuillus, sapin, pin et douglas pour les résineux. « On ne fait donc pas d’épicéa, qui se trouve ici seulement dans les monocultures, ni de robinier qu’on ne trouve pas en bois de qualité, ni de châtaignier, pourtant très demandé, qu’il faudrait aller chercher en Corrèze », détaille Astrid.
“Nous essayons de sensibiliser les autres fournisseurs, mais cela ne peut évoluer que sur le long terme. »
Rik
« Nous avons la chance d’avoir des fournisseurs à Condat-lès-Montboissier, qui travaillent dans le même esprit que nous, ajoute Rik. Mais ils sont surtout gestionnaires forestiers ; il manque le maillon de l’exploitant. Ils font couper du bois de temps en temps mais parfois leurs lots sont trop gros pour nous car nous n’avons pas la capacité de les acheter. On va réussir à mettre ça en place progressivement avec eux mais cela nous contraint à nous fournir ailleurs, dans des exploitations moins exigeantes sur la gestion des forêts. Nous essayons de sensibiliser les autres fournisseurs, mais cela ne peut évoluer que sur le long terme. »
Sur la gestion forestière, nous avons déjà publié de nombreux articles. Lire par exemple l'entretien : « Valoriser tout le patrimoine forestier, selon Marie Forêt »
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Un modèle artisanal
Au moins, les grumes qui arrivent à la Scie d’Ici sont travaillées de façon artisanale. Sous le grand atelier de bois qui constitue le bâtiment principal, vous allez bien trouver des machines, qui servent à débiter les billes de bois, les transformer en planches, façonner les rainures pour les lames de parquet, moulurer, raboter… « Mais ce sont des machines qui se manipulent manuellement. Rien n’est automatisé comme dans les grandes scieries industrielles. Nous avons seulement investi dans du matériel qui permet de moins solliciter le dos. Et dans une machine multi-lames, qui peut en une fois trancher plusieurs lames dans une bille, sur le même principe que la machine qui tranche le pain à la boulangerie », explique Astrid.
Elle détaille les acquisitions récentes, pour la plupart récupérées d’occasion, voire entièrement démontées, dans de plus grosses scieries qui se rééquipent. « C’est surtout Mathieu qui s’occupe de ces machines et de leur maintenance », poursuit la responsable de la gestion. Entre autres, un aspirateur à poussières attend d’être mis en service, car le bien-être de l’équipe est important.
“Rien n’est automatisé comme dans les grandes scieries industrielles.”
Astrid
Astrid me fait faire la visite en suivant le circuit du bois : depuis l’arrivée du bois brut stocké un peu plus en amont, en passant par les différentes étapes qu’il subit : débité, écorcé, puis transformé en planches, poutres, solives, chevrons, bardages, lambris…
Jusqu’à l’usinage
Une autre originalité de la Scie d’Ici, c’est qu’elle travaille le bois jusqu’à l’étape de l’usinage, que très peu d’entreprises artisanales peuvent assurer : un savoir-faire autrefois entre les mains des menuisiers, mais qui se perd, m’explique Rik. Ici, on peut créer le rainurage pour les lames de parquet, des moulures en quart de rond, des éléments de meubles, des pièces sur-mesure…
“Nous tenons à garder cette clientèle, mais nous allons augmenter nos tarifs pour ces toutes petites commandes.”
Astrid
« Nous pouvons aussi sécher le bois, ce qui est encore plus rare, poursuit Astrid. Cela nous amène des clients qui ne sont pas forcément dans une démarche écologique mais recherchent cette qualité. Le séchoir est plein en permanence, il crée même une ‘file d’attente’ de bois ! »
Mais la plupart des clients viennent à la scierie pour la qualité écologique des bois et du projet, souvent couplée avec des besoins particuliers ou en petites quantités. « Nous avons environ 50% de particuliers, pour de l’auto-construction, de la rénovation, parfois même pour quelques planches ou des étagères. Nous tenons à garder cette clientèle, mais nous allons augmenter nos tarifs pour ces toutes petites commandes, qui ne sont pas du tout rentables », dit Astrid.
Commandes en tous genres
Les professionnels sont souvent des architectes et des artisans spécialisés dans la construction bois. Particuliers ou professionnels, les projets de maisons individuelles sont les plus nombreux.
« Ils commencent par nous acheter l’ossature, puis la charpente, ensuite les parquets et lambris et ainsi de suite… jusqu’à la terrasse. On suit le chantier dans toutes ses étapes, des liens se créent. C’est sympa », explique Rik.
Des commandes beaucoup plus originales arrivent aussi à cette scierie originale. Rik cite les panneaux de bois du projet Halt ô Stop né à Billom. Sa mère évoque certaines installations des artistes sollicités pour Horizons Sancy, des aménagements extérieurs d’un Ehpad à Saint-Jean-des-Ollières par le collectif ambertois PMU, ou ceux de l’Ecopole du Val d’Allier par Rural Combo, autre collectif d’architectes de Cunlhat.
J'avais rencontré le collectif d'architectes PMU dans ce reportage, à lire aussi, sur le tiers-lieu à Ambert où ils sont installés : « A Ambert, les Lococotiers inventent une dynamique solidaire »
Zéro déchet
Côté production, on n’est encore pas au bout de la démarche écoresponsable de la scierie. « Nous avons fait en sorte de n’avoir aucun déchet », annonce Astrid. Qu’on en juge : la sciure et les copeaux sont vendus à un producteur de champignons qui vient de s’installer à Fournols et à un producteur de granulés. Il en reste à disposition pour les particuliers qui viennent s’approvisionner à prix libre pour leurs toilettes sèches. Et surtout, un certain volume est utilisé comme énergie pour chauffer les locaux et pour le séchoir.
Les écorces, rassemblées en fagots, intéressent les agriculteurs ou deviennent des plaquettes pour alimenter de grosses chaudières collectives. Les chutes de bois provenant de la partie menuiserie sont revendues au m3 comme bois de chauffage.
La scierie aimerait pousser plus loin la démarche en augmentant son autonomie en énergie. Un projet photovoltaïque est en discussion, principalement pour de l’autoconsommation, mais EDF a mis le projet en attente sur la phase de démarrage. « Nous aimerions aussi exploiter le bief existant sur la rivière, mais cela demanderait un gros investissement que nous ne pouvons pas engager pour l’instant », précise encore Astrid.
« Nous aimerions aussi exploiter le bief existant sur la rivière.”
Astrid
Tant qu’à être vertueux, autant l’être jusqu’au bout. La scierie est adhérente de la doume et sans doute une des rares structures à payer une partie des salaires en monnaie locale. Les factures et autres paperasses sont imprimées sur papier recyclé. Les décisions sont prises collectivement entre sociétaires et les salaires sont « à peu près équivalents ».
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Pas si simple
Pour autant, tout n’est pas simple, rose et bien huilé quand on veut se lancer dans la reconstitution locale d’une filière artisanale et écologique en circuit court. Chaque compartiment du montage du projet a ses écueils.
Côté clientèle, il a très bien démarré, de sorte que l’entreprise a beaucoup investi en 2023 ; mais le carnet de commande s’est brusquement vidé en fin d’année, répercussion probable de la conjoncture économique, du marché de l’immobilier et autres aléas impalpables. « Ça redémarre bien depuis 2024, mais nous restons prudents pour la fin d’année ; on ne remplacera pas Florian pour l’instant, on freine les investissements ; on ne sait pas ce qui peut se passer… », indique Astrid.
« Nous manquons de trésorerie pour acheter des lots importants.”
Astrid
Les choses ne sont pas toujours simples non plus pour trouver du bois de qualité. « Nous manquons de trésorerie pour acheter des lots importants et avec le creux des commandes en fin d’année dernière, on ne peut pas faire de nouveaux emprunts. Un super lot de 600 m3 de chêne vient de nous échapper. En plus, nous essayons de pousser le sapin, bois local, plutôt que le douglas que tout le monde veut ; et pour le promouvoir nous réduisons nos marges. »
Parfois, il faut donc se tourner vers des fournisseurs un peu moins vertueux ou un peu plus lointains, mais dans la limite de l’acceptable. Le bois de La Scie d’Ici reste traçable, mais pour l’instant, “de 60 à 70% issu de futaies irrégulières”, estime Rik. “Cette semaine, on a dû se résoudre à acheter du chêne à un gros fournisseur, mais il a pu nous en trouver provenant de coupes sélectionnées non loin d’ici à Saint-Babel”, se réjouit Astrid.
Ligne de crête
Le bouche-à-oreille a permis de répandre – mieux que les annonces sur le Bon Coin testées initialement – une réputation d’exigence qui se passe de tout label. “Se faire labelliser coûte cher et pour nous, ça n’aurait pas de sens parce que nous allons beaucoup plus loin que les labels existants, explique Rik. Je rêve de créer un label mieux-disant, mais c’est très complexe et il faudrait être plus nombreux pour cela…”
“Se faire labelliser n’aurait pas de sens parce que nous allons beaucoup plus loin que les labels existants.”
Rik
La coopérative se maintient donc sur une ligne de crête financière, soutenue tout de même par quelques institutions et initiatives comme la Doume, France Active, l’Union régionale des Scop ou les Cigales déjà citées. Côté banque, la Scie d’Ici s’est tournée vers la Nef, enthousiaste dans son soutien, au contraire des banques locales nécessaires mais peu aidantes.
Et si l’entreprise réduit aujourd’hui la voilure sur l’emploi, Astrid cite aussi la difficulté à recruter, dans un secteur manifestement peu attractif. « Nous sommes en relation avec une formation de la filière bois à Ambert, mais ils avaient une seule élève en apprentissage cette année, qui est venue en stage chez nous, mais a abandonné ses études en cours de route », se désole-t-elle, précisant que les débouchés sont pourtant évidents.
Filière d’avenir
Dans la petite vallée de l’Astrou, tandis qu’Astrid continue de me faire visiter les lieux dans la suave odeur de bois coupé, le travail se poursuit avec les gestes précis et prudents qu’on adopte dans un tel atelier, mais sans pression.
« La scierie a été rachetée à une entreprise qui l’utilisait pour alimenter de la fabrication de palettes à Brassac-les-Mines, relate-t-elle. Nous avons passé un accord avec eux pour les fournir pendant six mois. C’était une bonne chose, parce que ça nous a laissé le temps de démarrer le projet et de trouver nos débouchés, mais la cadence était énorme et on travaillait du bois de merde. Ce n’était vraiment pas notre démarche, et ce n’était même pas intéressant financièrement… »
Il y a effectivement mieux à faire pour une entreprise qui vise la qualité et le travail bien fait. A l’heure où le bâtiment se questionne, où les matériaux biosourcés sont de plus en plus recherchés et où le changement climatique fait peser de sérieuses menaces sur les plantations en monoculture gérées à l’emporte-pièce, Rik est confiant. « Ça devrait être une filière d’avenir », raisonne-t-il.
Reportage Marie-Pierre Demarty (texte et photos), réalisé le jeudi 11 juillet 2024. A la une : Rik Verhoeve, gérant de La Scie d’Ici, en plein travail dans la scierie de Saint-Quentin-sur-Sauxillanges
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