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Le pourquoi et le comment [cliquer pour dérouler]
Quand avec Damien Caillard et Virginie Rossigneux nous avions publié le livre “Si on ne le fait pas, qui le fera ?”, nous postulions que l’action environnementale ne pouvait fonctionner que sur trois piliers : la puissance publique, le monde économique et la société civile. Avec l’idée qu’aucun des trois ne devait attendre que les deux autres fassent le job, mais au contraire se sentent chacun investi de la mission de contribuer à rendre les territoires résilients en entraînant les autres piliers. Autrement dit, qu’il fallait retourner le désormais connu “triangle de l’inaction” en “triangle de l’action”.
Pour ce qui concerne la société civile, ce n’est pas compliqué d’observer le fourmillement des engagements : individuels, militants, associatifs… La puissance publique commence sérieusement à bouger elle aussi face à l’évidence des risques, des aléas climatiques en pleine expansion, des problèmes sociaux, sanitaires ou matériels.
Restaient les entreprises. A part peut-être les toutes petites ou les très spécialisées, entre déni des uns et greenwashing des autres, les dirigeants sincèrement engagés faisaient jusqu’à présent figure de pionniers.
Peut-être faut-il encore mettre cette dernière phrase au présent. Mais la Convention des entreprises pour le climat semble débloquer un potentiel de mise en action qui se répand avec une belle dynamique. Cela valait la peine de leur prêter attention.
Cette fin de premier parcours pose les jalons d’une mutation, qui sera bien sûr à surveiller. Et à observer pour voir comment elle se concrétise.
Marie-Pierre
Trois infos express [cliquer pour dérouler]
- La Convention des entreprises pour le climat (CEC) du Massif central a réuni les représentants de 38 entreprises dans un parcours de six sessions de regroupement, réparties sur une année. Chaque entreprise y a envoyé un dirigeant et un “planet champion”, pour prendre conscience des enjeux, puis réfléchir en groupe aux possibilités de transformer ses pratiques et modes d’organisation et enfin, bâtir une feuille de route sur dix ans pour parvenir à une configuration d’entreprise régénérative ayant un impact positif sur les conditions d’habitabilité de la planète.
- La semaine dernière au château de La Bâtisse s’est déroulée une soirée de célébration de la fin de ce parcours, où on a pu constater l’enthousiasme des participants, la belle complicité d’un groupe constituant désormais un réseau soudé et décidé à s’épauler, voire à coopérer pour mettre en place des chaînes de valeur et des mutualisations résilientes. Individuellement, les dirigeants racontent les prises de conscience parfois bouleversantes, les marges de progression trouvées même pour ceux qui se pensaient déjà vertueux, les efforts pour embarquer leurs équipes, voire leurs clients, fournisseurs ou bénéficiaires.
- Le recrutement est désormais en cours pour un deuxième parcours CEC Massif central. Les premiers candidats étaient présents à la soirée et plutôt enthousiastes sur ce qu’ils ont vu et entendu. Avis aux entreprises qui voudraient elles aussi fait leur part, pourvu qu’elles se situent dans un des quatre départements auvergnats, ou dans la Loire, la Lozère, l’Aveyron…
Il règne entre eux une belle camaraderie et un bonheur manifeste à se retrouver. Presque une exaltation. Ils ont leur vocabulaire particulier qui ressemble à un signe de reconnaissance ; on y entend des mots et expressions comme « claque » et « bascule », « question générative », « camp de base », « tête cœur corps », « régénération », « cofa »…
Il saute aux yeux que les femmes sont peu nombreuses – en dehors des « cofa » en question ou, en langage non codé, des coachs et facilitateurs. Mais en tout cas on ressent un accueil bienveillant et ouvert pour qui ne fait pas partie de ce cercle.
Une secte ? Un club ? Une société secrète ? Pas du tout. Vous débarquez dans la joyeuse compagnie des participants de la CEC Massif central en fin de parcours. CEC pour « convention des entreprises pour le climat ». Peut-être avez-vous entendu parler de la première CEC nationale, d’autant plus qu’on est assez fier ici de faire savoir qu’elle est née en Auvergne, à l’initiative d’Eric Duverger, ancien cadre Michelin.
Lire aussi l'entretien : « Eric Duverger fait le pari des entreprises pionnières dans l’engagement écologique »
A la suite de ces pionniers, le mouvement s’est décliné par thématiques – CEC monde financier, CEC consulting, CEC industries, etc. – et par territoires, avec des CEC dans les Alpes ou en Aquitaine, en Provence-Corse ou dans le bassin lyonnais, et donc… dans le Massif central.
De quoi s’agit-il plus précisément ? D’un parcours proposé à des dirigeants d’entreprises ou autres structures employeuses qui ont la volonté de réduire leur impact sur le climat et l’environnement. Il leur est proposé d’y travailler ensemble, au travers de six sessions réparties sur un an où ils vont d’abord s’imprégner des données et constats sur l’état de la planète, puis de construire chacun une feuille de route pour maintenir le cap de ce qu’ils ont pu imaginer et construire en vue de faire de leur structure une « entreprise régénérative », contribuant à améliorer la viabilité de notre monde plutôt qu’à le dégrader.
Une étape
Pour le Massif central, 38 structures s’étaient engagées dans le premier parcours. Chacune devant être représentée par un dirigeant et un « planet champion », c’est-à-dire un collaborateur impliqué avec lui dans la démarche.
Le premier parcours Massif central s’est conclu la semaine dernière dans le chaleureux cadre du château de La Bâtisse à Chanonat. Moment de retrouvailles qui paraissait en fait un point d’étape plus qu’un point final : étape dans le travail en interne de chaque entreprise pour atteindre le niveau de bifurcation visé, étape pour le groupe des participants qui continuera à vivre à travers les complicités des alumni, mais aussi à travers des collaborations qui se sont dessinées au hasard des discussions et réflexions, pour mutualiser des machines coûteuses et énergivores, créer des chaînes de valeur vertueuses, continuer à se soutenir et s’entraider…
Etape enfin pour les organisateurs de la CEC Massif central, qui a lancé la campagne de recrutement pour un deuxième parcours en 2025.
C’était déjà intéressant de voir globalement des entrepreneurs afficher collectivement une volonté de changer leurs façons de faire. J’ai profité de ce moment convivial pour sonder quelques participants, parmi les structures du Puy-de-Dôme de ce premier parcours. Petit florilège de témoignages pour entrapercevoir ce qui s’est réellement passé pour eux…
Lire aussi l'entretien que nous avions réalisé avec l'équipe organisatrice aux tout débuts de l'aventure : « La “dissonance entre effondrement écologique et priorités économiques”, enjeu de la CEC Massif Central »
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Victor Berthon : devenir le mondial de l’élevage durable
Difficile de croire qu’il faille présenter le Sommet de l’élevage, mais rappelons que cet événement annuel d’envergure internationale a drainé en 2024 à la Grande Halle d’Auvergne 1 750 exposants et 120 000 visiteurs en provenance de 96 pays. Victor Berthon en est le directeur du développement.
« Le parcours CEC m’a d’abord rassuré. L’élevage est souvent attaqué pour son impact sur l’environnement, mais comme on le pratique dans le Massif central, il a des impacts positifs, pour le paysage, la biodiversité… Nous avons pu prendre le temps d’y réfléchir et de comprendre quelle place nous pouvions avoir. Et donc de préciser notre orientation. Cela va renforcer notre ambition d’être le mondial de l’élevage durable, d’être un porte-étendard de la filière. Cette question de la durabilité, qui était une variable, va devenir centrale.
Concrètement, nous allons nous attacher à rendre l’événement toujours plus éco-responsable. Mais nous allons surtout nous efforcer de sensibiliser au maximum le milieu agricole durant le Sommet, car le reste de l’année, les agriculteurs n’ont pas le temps de prendre du recul sur leurs pratiques. Nous leur permettrons un moment de parenthèse pour réfléchir à ces questions, mais aussi leur apporter des solutions pratiques de durabilité, car ce sont par définition des gens « terre à terre » qui ont besoin de réponses concrètes.
« Nous allons surtout nous efforcer de sensibiliser au maximum le milieu agricole durant le Sommet. »
Déjà cette année, nous avons fait un stand « le sommet s’engage pour le climat » et ça a été reçu positivement. Car il ne faut pas croire que les agriculteurs répandent du glyphosate par plaisir… mais ils sont pris dans un système dont ils ne savent pas forcément comment sortir.
Dans les prochaines éditions, nous voulons aller plus loin, monter non pas une, mais plusieurs marches sur ces questions, en invitant des intervenants de très haut niveau, en créant une fresque de l’élevage, en faisant de la durabilité le thème central de l’événement et pas seulement un stand au milieu du reste. »
Olivier Stabat : travailler au rétablissement des personnes et de la planète
CeCler est une association d’insertion « née à Cébazat et Clermont, d’où son nom », précise son président (bénévole) Olivier Stabat. Elle accueille des personnes en difficulté, à la rue, femmes victimes de violence, demandeurs d’asile, etc., et s’efforce de les loger, pour une nuit ou plusieurs années, et de les accompagner dans un parcours vers l’emploi, la santé, l’insertion sociale. Elle dispose de 1300 places d’hébergement pour 5000 personnes dans le Puy-de-Dôme, avec 170 salariés et 200 bénévoles.
« Il y a huit ans nous avons lancé une démarche éco-responsable. J’en avais marre qu’on me dise qu’on ne pouvait pas traiter ces questions parce que les personnes en situation précaire ont des problèmes plus urgents. Nous avons voulu être exemplaires sur les poubelles de tri pour montrer la voie aux personnes accueillies, proposer à celles-ci des actions dans ce domaine, qui pouvaient aussi leur ouvrir des voies de réinsertion. Mais ça commençait à ronronner et on s’est demandé comment aller plus loin que les « petites choses », nous donner une chance d’élargir notre impact. C’est ce qui nous a poussés à entrer dans le parcours de la CEC.
Le parcours nous a forcés à réfléchir sur tous les axes, pour se demander ce que nous pouvions faire en interne. Nous avons un impact notamment par les logements, souvent vieillots. Nous commençons à travailler avec nos bailleurs, privés ou publics, pour les améliorer, mais ça prendra du temps. Nous avons aussi travaillé sur la mobilité du personnel, etc.
« Ils comprennent qu’ils ont eux aussi des choses à apporter. »
Mais nous voulons aussi développer un deuxième axe sur la façon d’intégrer la question des impacts sur la planète dans le parcours des personnes que nous accueillons. Par exemple, nous leur proposons à tous de participer à une fresque du climat ; nous les faisons participer à des chantiers à impact, et d’autres actions qui sont encore à construire.
Au départ, ils sont souvent peu intéressés, mais ils comprennent facilement qu’ils ont les bons réflexes en termes de sobriété ou pour faire des choses avec très peu. Et ils comprennent qu’ils ont eux aussi des choses à apporter.
À CeClerc, nous avons l’habitude de dire qu’on « travaille le rétablissement », au sens médical ou social. Avec le régénératif, nous avons trouvé une deuxième jambe : celle du rétablissement de la planète. »
Lire aussi le témoignage d'une des entreprises participantes en tout début de son parsours : « Pourquoi Rochias s’engage dans la Convention des entreprises pour le Climat du Massif central »
Rachid Kander et Véronique Renoux : embarquer les équipes
Assemblia est une entreprise publique de logement social née de la fusion en 2020 de Logidôme et de la SEAu (Société d’équipement de l’Auvergne). Elle construit, loue, rénove, aménage dans la région clermontoise.
Et parce que le principe de la CEC est d’embarquer deux personnes par structure, un dirigeant et un « planet champion », voici un témoignage à deux voix.
Rachid Kander, directeur :
« Quand Fabien Marlin [l’un des animateurs de la CEC Massif central, NDLR] m’a suggéré d’embarquer, je n’ai pas attendu pour accepter. Ça m’a paru un excellent moyen de nous obliger à accélérer, en nous appuyant sur un cadre, y compris temporel. À titre personnel, même si je m’informais sur les rapports du GIEC, les COP, etc., j’ai pris des claques, que ce soit dans la première session, celle de la prise de conscience, mais aussi au moment de l’exercice d’écrire une lettre à un être cher : j’ai choisi d’écrire à ma petite-fille de trois ans, ce qui m’a beaucoup remué et mis dans la perspective de notre responsabilité.
« Cela fonctionne parce que nous sommes entrés dans le sujet par le métier, avec les défis qui nous attendent. »
Ce qu’il en ressort, c’est que notre richesse, en tant qu’activité de service, réside dans notre personnel et nous avons commencé à le sensibiliser largement. Les 220 collaborateurs ont fait une fresque du climat, puis une version courte des fresques de la biodiversité et de l’eau, et ont pu participer à des groupes “The week” qui sont des sortes de condensés des CEC, de façon volontaire sur leur temps de déjeuner. Je veux les engager avec le cœur et la tête, et je me réjouis de voir une foultitude de petites initiatives qui viennent d’eux.
Cela fonctionne parce que nous sommes entrés dans le sujet par le métier, avec les défis qui nous attendent : le zéro artificialisation net, la rénovation énergétique, le vieillissement des bâtiments… Et aussi parce que la moyenne d’âge chez nous est celle de jeunes parents, qui se posent la question du monde qu’ils transmettent à leurs enfants.
Enfin, pour nous, la prochaine étape sera de devenir entreprise à mission, pour entériner notre transformation. »
Véronique Renoux, chargée de missions, dont celle de piloter la RSE :
« J’avais posé des jalons sur le sujet de la transition au moment de la fusion, et en 2022 j’ai proposé d’engager une démarche RSE que notre directeur a accepté en se disant intéressé par le chemin et non par l’affichage. Quand il m’a désignée pour l’accompagner comme planet champion dans le parcours CEC, je l’ai bien sûr accepté, comme un nouveau challenge.
Le rôle du planet champion n’est pas différent de celui du dirigeant dans ce parcours. C’est l’idée du binôme qui est important, car il y a des moments qui bousculent et c’est bien d’être à deux pour s’épauler, pour se redonner du souffle quand on pense qu’on n’arrivera jamais à atteindre un niveau d’action suffisant pour avoir un impact.
« C’est l’idée du binôme qui est important, car il y a des moments qui bousculent. »
En fin de parcours, j’ai acquis la conviction que l’entreprise avait un rôle fondamental à jouer ; je me sens plus alignée, entre le discours et les actes. J’ai aussi gagné en crédibilité et en légitimité et je prends très à cœur mon rôle de transmission. Notamment dans la mission d’embarquer les équipes. J’ai organisé et animé les séances de visionnage de “The Week” ; nous sommes aussi allés chercher des personnes que nous sentions sensibles au sujet pour en faire des ambassadeurs, pour avoir des relais dans tous les métiers de l’entreprise.
Nous avons la chance d’avoir un directeur très convaincu et c’est fondamental pour engager une transformation. C’est extrêmement motivant. »
Sébastien Crépieux : mettre nos rêves sur le papier
Née en 2018 au cœur de la Limagne, Invers a développé un modèle circulaire, local et zéro déchet d’alimentation à base d’insectes pour les animaux d’élevage ou de compagnie. Pensée dès l’origine pour réduire le plus possible son impact environnemental, cette entreprise aurait pu se passer d’un parcours CEC, pourrait-on imaginer. Son président n’est pas de cet avis.
« Fabien Marlin est venu nous chercher mais c’était évident pour nous, c’était ce qu’on cherchait : une possibilité de nous situer et de structurer notre feuille de route.
Je me souviens de mon impression très étrange de la première session, d’autant plus que je suis arrivé en retard. Je me suis d’abord demandé ce que je faisais dans ce temps de prise de conscience, puis j’ai écouté des intervenants de très haut niveau, avec un discours intelligent, écosystémique, nous amenant vers des thématiques profondes. J’ai par la suite apprécié la méthode qui, sans en avoir l’air, nous amenait à avancer avec une efficacité redoutable. À la sortie, ça nous a permis de formaliser le cap et la raison d’être d’Invers et de se dire qu’on peut aller encore plus loin. Ce qui n’était pas tracé, c’est où on voulait être 2035. On a pu mettre nos rêves sur le papier.
« Ça nous a permis de formaliser le cap et la raison d’être. »
Concrètement, nous accélérons à tous les niveaux, en essayant d’éliminer tout ce qui a un impact. Il y a des renoncements, par exemple sur le packaging dont la valeur est plus chère que le produit qu’il contient : c’est une absurdité mais c’est très fréquent ! De même, pour le café que nous consommons, je n’ai plus voulu d’emballage. Nous avons trouvé un accord avec notre fournisseur qui nous le livre en seaux, et en récupérant les seaux.
Notre équipe (de 35 personnes) suit en général. Le plus difficile pour certains est d’arrêter la viande aux repas de midi. Notre bilan carbone pêche principalement sur les repas…
Nous essayons aussi de tenir le discours de l’impact auprès des clients. Ceux qui achètent nos produits sur internet sont à fond avec nous : c’est une communauté engagée. Par contre, la clientèle des vendeurs en jardineries et animaleries n’y est pas du tout sensible.
En résumé, nous sommes à fond ! »
Arnaud Combes : changer en partie de métier
Pour présenter la branche Clermont Auvergne de la société GL Events, il suffira sans doute de préciser qu’elle est le gestionnaire de trois gros équipements dédiés à l’événementiel de la métropole clermontoise : Le Zénith d’Auvergne, la Grande Halle et Polydôme. Arnaud Combes en est le directeur général.
« Nous étions convaincus à l’origine que nos sites avaient une vraie légitimité à s’engager dans une démarche respectueuse de l’environnement, car nous sommes dans une région où la nature est très présente, et dans une « ville à la campagne ». Le Zénith est un équipement conçu pour s’intégrer au paysage, avec des matériaux locaux et naturels, et la moitié des 100 ha du site est végétalisée. Nos équipes étaient convaincues que c’est notre devoir de citoyens, et aussi un positionnement marketing sur lequel, sans greenwashing, nous avions une longueur d’avance sur nos concurrents à l’échelle nationale, correspondant de plus en plus aux cahiers des charges de nos clients.
Nous avions déjà des pratiques allant dans ce sens : 100% d’électricité verte, une tonte raisonnée des espaces enherbés pratiquée en fauche alimentant un troupeau et en écopâturage, et dans le hall le plus récent de la grande halle, le revêtement du sol permet de se dispenser de moquettes.
Nous avions donc envie de franchir un nouveau cap et la première session, qui a été une vraie claque, nous a confortés dans l’envie d’agir. La suite du parcours nous a aidés à prendre conscience de l’importance de mettre en place des mesures à impact rapide et d’autres pour le long terme. C’est ce que traduit notre feuille de route.
« Notre plus gros challenge reste le transport. »
A moyen terme, ce sera le déploiement d’ombrières photovoltaïques allant au-delà de nos besoins et participant à la régénération. Nous envisageons aussi de désimperméabiliser les parkings, ou de resurfacer le sol du hall le plus ancien, ce qui peut faire économiser des dizaines, voire centaines de milliers de m² de moquettes. Nous allons essayer de travailler sur tous les axes, y compris avec nos fournisseurs, pour la restauration, le recyclage des déchets, etc.
Surtout, nous avons pris conscience que le parc expo a un taux d’occupation de 30 à 35% et notamment, ne fonctionne pas pendant les vacances scolaires. Les problématiques d’artificialisation des sols nous conduisent à imaginer d’autres usages pour une occupation plus optimale, quitte à changer en partie de métier ! Par exemple, pour proposer des espaces de stockage à des entreprises qui ont des besoins temporaires, ou pourquoi pas imaginer une base de loisirs à disposition des Clermontois…
Enfin notre plus gros challenge reste le transport. Il sera résolu en partie par l’arrivée jusqu’au Zénith d’une ligne de bus à haute fréquence. Mais ce n’est pas suffisant. La solution est de réfléchir au multimodal. Nous avons la chance d’avoir une gare SNCF proche, et nous travaillons avec des start-ups pour voir comment développer le covoiturage, y compris pour des événements qui attirent des visiteurs d’au-delà de la région.
L’idée, en tout cas, est de dire qu’il faut continuer à se rassembler, mais en le faisant différemment. Par exemple en arrêtant autant que possible la course au gigantisme des événements, en privilégiant la qualité de l’expérience des visiteurs plutôt que leur nombre. Il faut être intelligent ! »
Reportage (texte et photos) Marie-Pierre Demarty, réalisé le jeudi 17 octobre 2024. A la une : l’événement de célébration de la fin du premier parcours CEC Massif central, dans le décor accueillant du château de La Bâtisse.
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