Si le dérèglement environnemental est de portée mondiale, ses impacts seront spécifiques à chaque territoire. Qu’en est-il dans le Puy-de-Dôme ? Comment les acteurs privés ou publics se préparent et s’adaptent aux crises présentes et à venir ? Où en sont les ressources “vitales” du territoire (eau, alimentation, énergie, forêts…) ? Ces questions sont adressées dans Tikographie, un projet média associatif et ouvert à tous, professionnel, engagé et lucide.
Sommaire
- Vision et mission : aider les acteurs locaux à se préparer aux chocs
- De la transition à l’adaptation
- Tikographie, média local engagé et grand public
- Un modèle économique basé sur la gratuité et l’absence de publicité
- Soutenir Tikographie
Vision et mission : aider les acteurs locaux à se préparer aux chocs
En quelques lignes, voici notre vision – la manière dont nous percevons le monde.
Le dérèglement climatique et environnemental est trop avancé pour que nous évitions les crises majeures qui en découleront. De plus, nous n’y sommes pas suffisamment préparés en tant que société (malgré les efforts réalisés par plusieurs acteurs à titre individuel).
Cela dit, nous sommes également convaincus qu’il est encore possible d’atténuer les effets de ces chocs et d’en faire des leviers de transformation sociétale – sans toutefois éviter une “descente” énergétique et matérielle importante. Il ne s’agit alors pas de revenir à l’état précédant le choc, puisqu’il a été la cause de ce dernier, mais de faire évoluer les fondamentaux de notre société et de notre économie dans le cadre d’une forme de redirection écologique.
Enfin, nous pensons que l’échelon local est le bon niveau pour que chacun puisse comprendre les enjeux et agir en collectif : “comprendre” car nous sommes attachés à notre territoire, et nous constatons au quotidien comment il subit le dérèglement environnemental ; “agir” car nous avons tous à proximité un réseau d’amis, d’élus, d’associations ou d’entreprises que nous pouvons solliciter pour créer ou transformer.
Quelle approche choisir par rapport à ces enjeux ? C’est l’objet de notre mission. Ici, nous suivons les recommandations principales de plusieurs spécialistes des sujets de l’anthropocène et de l’effondrement, comme Arthur Keller :
- Aider les initiatives locales – il s’agit de favoriser la création et le développement de “micro-projets” adaptés aux territoires dont ils sont issus (parfois sur un périmètre très restreint, comme un quartier ou un village) et portant sur un enjeu de résilience territoriale : ressource en eau, adaptation au dérèglement climatique, protection de la biodiversité, etc. Pour être efficaces dans une logique de résilience, ces initiatives doivent répondre à plusieurs critères, comme le renforcement du lien social et de l’inclusion, la défense des biens communs, ou encore le caractère ouvert et reproductible. Elles peuvent alors provenir autant de la société civile que d’entreprises ou de collectivités. L’enjeu consistera à développer leur visibilité entre elles, en direction du grand public (dans une logique de “passage à l’action” des individus) et en direction des collectivités – voir point suivant.
- Sensibiliser et “équiper” les collectivités – les opinions varient sur la “bonne taille” d’un territoire résilient, d’une bio-région à une entité de 10 000 personnes environ – soit une petite communauté de communes en zone rurale. En revanche, le rôle des acteurs publics et notamment des collectivités locales semble crucial : elles seules peuvent mobiliser les ressources et les infrastructures, dans le cadre de la loi et avec des moyens publics (notamment ceux de la fiscalité) pour déployer à l’échelle d’un territoire entier les moyens de la résilience. Cependant elles ont souvent du mal à innover et à expérimenter, du fait de leurs contraintes réglementaires qui alourdissent les process. C’est pourquoi il est intéressant qu’elles s’emparent d’initiatives lancées au niveau local (celles du point précédent !), quand celles-ci ont fait la preuve de leur pertinence et de leur efficacité, pour les généraliser à plus grande échelle et toucher l’ensemble de la population. Pour ce faire, les collectivités doivent être au fait de ces initiatives, en connaître les acteurs, mais aussi être sensibilisées aux enjeux et aux outils (dispositifs, méthodes, lois) qui peuvent les aider à mettre en place une vraie stratégie de résilience territoriale.
Et donc, notre mission officielle (objet de l’association) s’écrit ainsi dans nos statuts :
Faciliter l’émergence et le développement de réalisations concrètes et à impact large de la part des individus et des organisations, dans l’objectif de la transition écologique et sociale, et de la résilience du territoire.
Nous atteignons nos objectifs principalement via l’animation d’un média en ligne et de tables rondes en présentiel, mais aussi par d’autres actions collectives et ouvertes (…)
Notre action porte principalement sur le territoire du Puy-de-Dôme.
De la transition à l’adaptation
“Transition” … ou “redirection” ? Lors de la rédaction de notre objet social (ci-dessus), nous avions utilisé le premier terme. Pourtant, les débats sont nombreux. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes en faveur d’un changement structurel fort de notre système socio-économique, ce qui se rapproche de la notion de redirection. En parallèle, la notion de transition met l’accent sur la temporalité – prendre en compte le temps de “transformation” nécessaire entre l’ancien modèle et le nouveau. Toutes ces notions nous semblent pertinentes, et si nous utilisons officiellement “transition” dans notre objet social, c’est bien dans ce sens large.
Et, aujourd’hui, nous nous orientons de plus en plus sur les actions liées à l’adaptation – à savoir l’acceptation des crises à venir (que l’on ne pourra pas complètement empêcher), et l’organisation en fonction de cette perspective. S’adapter, c’est se préparer mais aussi se transformer pour ne pas reproduire les conditions qui ont généré la crise. C’est une notion très liée à la capacité de résilience territoriale.
Tikographie, média local engagé et grand public
Tikographie est le média numérique porté par l’association éponyme (donc Tikographie :), anciennement appelée “Par ici la résilience”. Les contenus et animations que le média propose sont développés en accord avec la vision, la mission et la stratégie de l’association.
Nous diffusons nos contenus via trois canaux complémentaires :
- Le magazine en ligne tikographie.fr (sur lequel vous vous trouvez), qui propose en moyenne deux articles par semaine – reportages, portraits, entretiens… Les contenus y sont gratuits, sans inscription ni publicité. C’est aussi le site web principal de l’association.
- Les Rencontres Tikographie, tables rondes mensuelles qui ont lieu à la librairie des Volcans d’Auvergne. Elles regroupent en général trois intervenants locaux pour parler d’un sujet d’adaptation propre au territoire. Elles sont en accès libre. Plus d’informations sur le programme et les comptes rendus/podcasts ici.
- Le recueil papier “L’Année Tiko” qui sort fin novembre. Il rassemble une sélection de reportages et de portraits déjà publiés sur l’année, choisis par la rédaction et mis en forme avec photos et textes complémentaires pour un livret d’une centaine de pages. C’est notre seul support commercialisé : il est en vente notamment en ligne, à la librairie des Volcans d’Auvergne, et lors de la “Soirée Tiko”, notre temps fort de la fin d’année. Plus d’informations sur le recueil “L’Année Tiko” ici.
Vous pouvez être tenus au courant de nos publications et de nos événements par mail, toutes les deux semaines, en vous inscrivant à notre newsletter ou en suivant nos comptes réseaux sociaux sur Facebook et LinkedIn.
En tant qu’association, Tikographie est un projet ouvert : en date du 3 juin 2024, nous sommes 42 membres adhérents, dont un conseil d’administration de 8 personnes. Tous les membres peuvent participer à la vie du média et bénéficier si besoin d’un accompagnement (par exemple pour préparer et animer une Rencontre Tikographie), dans la mesure où ces collaborations se font dans le cadre défini de qualité éditoriale. Vous pouvez nous rejoindre en adhérant (à partir de 10 € par an) ici !
En tant que média, Tikographie fonctionne autour d’une équipe éditoriale « cœur » composée de journalistes professionnels, rémunérés ou bénévoles. Cette équipe a pour mission de garantir
- la qualité et l’accessibilité des contenus (suivant les règles de rigueur journalistique mais aussi dans le sens d’une bonne lisibilité par les publics visés)
- la cohérence avec les sujets portés par l’association (soit, principalement, les enjeux, initiatives et outils de résilience territoriale)
- la régularité des publications sur les différents supports numériques et physiques, ou par les événements qu’elle organise.
Les sujets traités concernent majoritairement le Puy-de-Dôme, et plus spécifiquement les différents périmètres géographiques pertinents en fonction des thématiques traitées. Cela n’exclut nullement l’information provenant de sources hors de ce territoire, mais nous croyons qu’il faut favoriser la proximité entre les lecteurs et les initiatives évoquées afin de rendre possible le contact direct en aval.
Nous nous intéressons à toutes les initiatives et à tous les acteurs territoriaux, indépendamment de leur caractère urbain ou rural, public ou privé, lucratif ou associatif. Nous ne pouvons garantir l’exhaustivité du référencement et les inévitables sélections sont à la discrétion de la rédaction, mais nous favorisons la diversité des expériences relatées. Cependant, nous y appliquons une grille d’analyse étudiée pour valoriser les initiatives qui renforcent l’adaptation et la résilience territoriale telle qu’elle est décrite dans la vision de l’association.
Un modèle économique basé sur la gratuité et l’absence de publicité
Notre mission est réalisée en visant l’accessibilité de nos contenus au plus grand nombre ainsi que l’indépendance éditoriale et financière – l’objectif étant de ne pas dépendre d’une source de financement majeure potentiellement influante sur l’éditorial. Nous avons fait deux choix économiques importants pour y parvenir :
- gratuité des contenus numériques grand public et des Rencontres Tikographie
- absence de publicité et de sponsoring dans nos différents canaux
Par ailleurs, nous souhaitons développer un modèle économique résilient, donc diversifié. Si l’idéal serait de dépendre majoritairement des dons des lecteurs, nous intégrons (en attendant d’y parvenir) des subventions publiques locales ou nationales (dont des aides à la presse et aux associations).
Enfin, les premières années de Tikographie (avant l’été 2023, quand l’association s’appelait “Par ici la résilience”) ont été rendues possibles par un bénévolat et un mécénat interne du fondateur, qui s’en auto-félicite dans ces lignes, mais il était temps d’évoluer vers un modèle économique plus pérenne et plus diversifié. C’est donc l’objectif des différentes actions initiées à partir de l’automne 2023.
Soutenir Tikographie
Comment nous aider à devenir pérennes ? La page “nous soutenir” présente les différents moyens de soutenir notre action :
- adhésion à l’association : pour participer à la gouvernance et à l’opérationnel de Tikographie (pour adhérer, c’est par ici)
- don simple et défiscalisé : donner sans contrepartie (via l’association intermédiaire J’aime l’info), comme pour du mécénat (cliquez ici pour le module de don)
- achat de notre recueil d’articles : si les stocks le permettent, obtenez notre recueil annuel de reportages (en cours d’année à la librairie des Volcans, et surtout après la parution en fin d’année – plus d’informations ici)
- inscription à notre soirée annuelle : nous organisons un temps fort annuel, à l’automne, à la fois instructif et festif (à partir de septembre – plus d’informations ici)
- participation à nos événements gratuits : principalement les Rencontres Tikographie, en accès libre (tous les mois aux Volcans sauf juillet-août) (le calendrier est ici)
- abonnement à notre newsletter : recevoir gratuitement les informations compilées de Tikographie, deux fois par mois (c’est par ici pour s’inscrire).
Sur ces six leviers, les quatre premiers sont payants. L’objectif est ici de proposer des moyens variés d’aider notre action – en tant que lecteur ou acteur local engagé. A noter que le recueil annuel fait l’objet, en septembre, d’une campagne de financement participatif pour lancer les pré-commandes. Les deux autres leviers (newsletter et événements gratuits) sont aussi importants pour développer la communauté et la base de lecteurs.
Enfin, nous sensibilisons régulièrement sur le média et dans les réseaux sociaux à l’importance de nous soutenir par des dons. C’est vraiment le meilleur moyen de garantir un média indépendant et pérenne, même si ce type de revenus se construit sur le (très) long terme.
Pour aller plus loin : « Que veut dire « Tikographie » ? »